Les séjours dans les camps d'entraînement d'Al-Qaeda ne sont plus nécessaires pour recruter et former des terroristes. Internet est devenu l'outil de prédilection du jihad.

C'est ce qui se dégage du témoignage qu'a livré Rita Katz, ce matin, au palais de justice de Montréal, dans le cadre du procès de Saïd Namouh. Ce dernier est soupçonné d'avoir fomenté un complot terroriste à l'explosif, alors qu'il résidait à Maskinongé, entre 2006 et 2007. La preuve de la Couronne a été recueillie principalement dans l'ordinateur de l'accusé. Or, Mme Katz passe sa vie à traquer les terroristes sur le net. Née en Irak dans une famille juive, Mme Katz a fui vers Israël avec sa famille après l'exécution de son père. En 1997, elle s'est établie aux États-Unis avec son époux. Cette femme de 45 ans est la co-fondatrice et la directrice de Site Institute, une firme privée établie à Washington qui espionne le cyberterrorisme. La Couronne l'a fait venir pour expliquer comment ça fonctionne.

«Avant, il fallait dans des camps d'entraînement. Là, ils peuvent télécharger des centaines de vidéos et manuels expliquant tous les rudiments, comme la construction d'armes chimiques, les ceintures explosives, les cibles idéales...» a-t-elle expliqué. Outre cet entraînement militaire, Mme Katz a signalé que l'internet permet de coordonner les activités du jihad, recruter des nouveaux adeptes et propager l'idéologie partout dans le monde.

Cet après-midi, Mme Katz doit parler plus précisément du Global Islamic Media Front, groupe de propagande d'Al-Qaeda auquel Namouh est soupçonné d'appartenir. Âgé de 35 ans, ce marocain d'origine est arrivé au Québec il y a quelques années après avoir épousé une québécoise beaucoup plus âgée que lui. À l'été 2007, Il est tombé dans le filet d'une enquête qui a pris sa source en Autriche.

Cette image a été extraite d'une vidéo qui explique comment fabriquer une ceinture explosive.