L'ex-joueur des Nordiques et entraîneur de hockey mineur François Lacombe a été acquitté des accusations de voies de fait et d'agression armée contre un hockeyeur de 15 ans plus tôt cette semaine. L'homme de 60 ans a confié à La Presse avoir vécu une «expérience traumatisante» qu'il «ne souhaite à personne».

Cet «homme de hockey» veut aujourd'hui «transformer le négatif en positif». Il suggère que les entraîneurs soient mieux formés pour éviter qu'un match ne dégénère en bagarre générale comme cela est arrivé le 9 mars dernier lors d'une partie de catégorie midget espoir.

 

Près d'un an après l'incident survenu dans un aréna de Dorval, M. Lacombe et son entraîneur adjoint, Gordon Armstrong, ont été acquittés des deux chefs d'accusation portés contre eux au palais de justice de Montréal devant la juge Hélène Morin de la Cour du Québec. La Couronne s'est entendue avec la défense, représentée par Me Pierre Poupart, pour laisser tomber les accusations. Les deux hommes en ont été quittes pour signer un engagement de garder la paix et d'avoir une bonne conduite au cours des six prochains mois.

À quelques minutes de la fin d'un match des séries éliminatoires, la bagarre a éclaté entre l'équipe de M. Lacombe, entraîneur-chef du Royal du Lac-Saint-Louis, et celle des Étoiles de l'Est. Selon le rapport de l'arbitre du match, M. Lacombe avait alors lancé une poubelle en direction d'un joueur de l'équipe adverse. L'entraîneur reconnaît aujourd'hui avoir lancé une poubelle, mais sans jamais avoir eu l'intention d'agresser le jeune hockeyeur. Son collègue M. Armstrong, 55 ans, a quant à lui brandi un bâton de gardien de but vers des joueurs de l'autre équipe.

Des parents avaient alors quitté leur siège pour aller rejoindre leurs enfants. Des joueurs des deux équipes s'étaient échangé des coups. Et les parents les avaient imités. «C'était le free for all à ce moment-là. Il a fallu l'intervention des policiers pour séparer les parents et ramener le calme», avait à l'époque expliqué à La Presse le président de la Ligue de hockey Montréal métropolitain, Michel Émard. Cette ligue dans laquelle évoluent les deux équipes regroupe les meilleurs joueurs de 15 ans de la province.

«Je ne veux blâmer personne pour ce qui est arrivé. Les jeunes arbitres ont fait leur possible. Tout s'est passé tellement vite», a expliqué M. Lacombe à La Presse, hier. Chose certaine, selon lui, les entraîneurs devraient davantage communiquer avec les arbitres lorsque la tension monte dans un match. «Comme instructeurs, on doit être conscients que ça peut arriver. Dans le feu de l'action, il faut apprendre à se contrôler», a dit l'ex-hockeyeur.

M. Lacombe voudrait partager son expérience avec d'autres entraîneurs dans le cadre de séminaires de formation. «On ne nous parle pas assez des façons de faire pour éviter que des événements comme celui-là arrivent», souligne-t-il.

«On doit éviter les bagarres. À mon avis, le hockey est le plus beau sport au monde. Il faut le garder en santé», a conclu l'ex-joueur des Nordiques.

Pour son geste, la Ligue de hockey Montréal métropolitain a imposé à M. Lacombe 10 matchs de suspension la saison dernière. Il est toujours entraîneur du Royal du Lac-Saint-Louis cette année. Son adjoint M. Armstrong, lui, a cessé d'entraîner pour des raisons qui n'ont rien à voir avec l'affaire, nous a-t-on expliqué.

Il nous a été impossible de joindre le jeune hockeyeur de 15 ans, dont on ne peut révéler l'identité en raison d'une ordonnance de non-publication.