Le Dr Maurice Duquette, qui avait été reconnu coupable d'avoir administré des produits dopants à l'ancienne cycliste Geneviève Jeanson, est de retour devant le comité de discipline du Collège des médecins du Québec. Le médecin fait face, cette fois, à neuf chefs d'accusation liés à sa pratique de chirurgien orthopédiste.

Maurice Duquette, surnommé le «Doc EPO», a été reconnu coupable par le comité de discipline en mai dernier de 14 chefs d'accusation pour avoir administré des produits dopants ? de l'EPO ? à des athlètes. La sanction dont écopera le médecin dans cette affaire n'est toujours pas connue, le comité de discipline n'ayant pas encore rendu sa décision.

 

Cette fois-ci, le médecin comparaît pour d'autres infractions qui n'ont rien à voir avec les athlètes, mais avec sa pratique de chirurgie orthopédiste. Cinq chefs d'accusation concernent le non-respect d'un engagement qu'il avait volontairement pris en 2006 de cesser de prendre en charge des cas de révision de prothèses de la hanche ou du genou, sauf dans le cas de patients qu'il a lui-même opérés dans les six mois précédant l'engagement.

Un chef d'accusation lui reproche de ne pas avoir rédigé le protocole opératoire ? qui contient les détails d'une intervention? de 17 patients dans un délai raisonnable. Le Dr Duquette a reconnu sa culpabilité concernant 12 des 17 patients. Dans tous les dossiers soumis au Comité, les chirurgies ont eu lieu entre novembre 2006 et septembre 2007, mais les protocoles opératoires n'ont été soumis que le 23 ou le 24 octobre 2007, ou même beaucoup plus tard dans six cas. «Le protocole doit être rédigé dans les 24 à 48 heures après l'opération, selon les normes du Collège», a indiqué hier le syndic adjoint, le Dr Claude Mercure.

Le syndic adjoint du Collège des médecins lui reproche aussi de ne pas avoir mentionné, lors de la remise de son avis de cotisation de 2001, qu'il avait déjà été reconnu coupable de voies de fait en 1994.

Affaires personnelles

Plus troublant, le syndic adjoint accuse le Dr Duquette d'être intervenu dans le cofinancement d'un complexe hôtelier dans lequel était impliquée l'une de ses patientes, dont il soignait également la mère. Entre 1999 et 2001, selon la plainte, Maurice Duquette a révélé à sa patiente «certains de ses problèmes financiers personnels ainsi que ses activités financières entourant l'achat et la transformation d'un hôtel à Montréal».

Le médecin a profité de la confiance de sa patiente, selon la plainte, «ainsi que de sa vulnérabilité eu égard à l'état de santé de sa mère» pour discuter d'affaires avec elle.

La plainte précise enfin que le Dr Duquette est intervenu en décembre 2000 «dans les affaires personnelles de sa patiente sur des sujets qui ne relevaient pas de sa compétence médicale».

Les avocats du Dr Duquette ont déposé hier matin une requête pour faire arrêter les procédures concernant ces derniers chefs d'accusation. Le Comité a décidé d'entendre la preuve avant de donner suite ou non à la requête.