Deux chauffeurs qui travaillent pour Taxi Diamond ont été agressés au couteau, un peu avant midi hier, par trois suspects. Le vol pourrait être le mobile de ces attaques qui ont failli coûter la vie à l'une des deux victimes.

La première agression est survenue au stand de taxi situé à l'angle des rues Atwater et Notre-Dame, tout près de la station de métro Lionel-Groulx. Un homme et une femme sont entrés à l'intérieur d'une voiture de taxi. Après une querelle, le chauffeur, âgé d'une cinquantaine d'années, a reçu plusieurs coups de couteau, dont un à la gorge. Les suspects ont pris la fuite à pied.

 

Un appel à l'aide a été lancé quelques secondes après l'agression à la centrale de taxi. Un «code 13», demandant l'envoi immédiat de taxis en renfort et l'arrêt complet des opérations, a alors été émis sur les ondes.

Malgré sa blessure, le chauffeur, d'origine haïtienne, a tenté de poursuivre ses assaillants à bord de son véhicule. Un collègue l'a croisé rue Charlevoix: «J'ai vu qu'il saignait de la bouche, alors je lui ai dit de rester là, que j'allais appeler la police», a expliqué ce témoin, un chauffeur de taxi de 36 ans, qui a demandé qu'on préserve son anonymat.

Une deuxième voiture de taxi est alors arrivée en renfort. Son chauffeur, dans la vingtaine, a fait le tour du pâté de maisons à la recherche des agresseurs. Alors qu'il revenait rue Delisle, les deux suspects ont surgi d'une cour séparant deux immeubles à appartements. Un autre homme s'était joint à eux.

«À cet endroit, le deuxième chauffeur de taxi est sorti pour tenter d'interpeller les trois suspects, mais l'un d'eux l'a poignardé à son tour», a indiqué Yannick Ouimet, porte-parole de la police de Montréal. Les suspects ont également essayé de s'en prendre au collègue de la première victime: «Ils ont donné des coups de couteau sur ma voiture et lancé un gros bloc de glace dure sur mon pare-brise. Je ne suis pas sorti de l'auto. Si je l'avais fait, je serais mort», a dit le témoin à La Presse.

«On aurait dit qu'ils étaient fous. Ils n'avaient aucune pitié.»

Les policiers, qui sont arrivés sur les lieux quelques secondes plus tard, ont arrêté l'un des trois suspects. L'homme de 25 ans a été interrogé hier soir, tandis que les deux autres couraient toujours. «Le vol pourrait être l'une des hypothèses possibles», a précisé l'agent Ouimet, soulignant que les circonstances de l'agression étaient «inusitées». Une enquête est en cours.

Quant aux victimes, le premier chauffeur se trouvait hier soir dans un état critique, mais stable. Le deuxième chauffeur a subi des blessures superficielles.