Dans les statistiques sur les taux de criminalité, les communautés autochtones sont surreprésentées. Des Innus de Pakuashipi (Basse-Côte-Nord) aux Attikameks d'Obedjiwan (près du Lac-Saint-Jean), en passant par Kanesatake (Oka) et Listuguj (Gaspésie), les taux de criminalité varient de 8 à 33%...

Plusieurs communautés ont leur propre service de police, alors que d'autres comptent sur la Sûreté du Québec. C'est le cas de la communauté algonquine de Longue-Pointe-Winneway, au Témiscamingue.

En 2006, la SQ a pris la relève du corps policier autochtone local, qui ne correspondait pas aux normes québécoises. La situation, qui devait être temporaire, perdure... au grand dam du chef, Steeve Mathias.

Conflits de langue (plusieurs membres parlent anglais et algonquin) et de culture, délais importants entre un appel aux policiers et leur arrivée, interventions musclées... «Les gens se méfient de la façon dont la police traite les dossiers et fait ses interventions.» Le taux de criminalité avoisine les 35%.

«On demande 550 000$ pour notre police. En ce moment, ça coûte deux millions par année à la SQ pour patrouiller chez nous», dit le grand chef Mathias. Mais Québec veut que les ententes territoriales, dont les négociations sont présentement suspendues, soient signées avant de redonner à Winneway sa police autochtone.