Un jeune homme de 18 ans, Jean-Philippe Gravel, vient d'écoper d'une peine sévère pour avoir volé et agressé une veuve septuagénaire qui vivait seule chez elle, à Sainte-Émélie-de-l'Énergie. Sa victime garde des séquelles de l'agression.

Jean-Philippe Gravel a fêté ses 18 ans quatre jours avant de commettre son crime. Il devra passer les premières années de sa vie adulte en prison. Jeudi, au palais de justice de Joliette, le juge Marc Vanasse, de la Cour du Québec, a entériné la suggestion commune de la Couronne et de la défense, qui proposaient une peine de neuf ans d'emprisonnement. Le jeune homme en a déjà purgé l'équivalent d'un an en détention préventive.

 

«Ce type de peine démontre que ce n'est pas parce qu'on est jeune et sans antécédent judiciaire que la justice sera clémente. C'est une peine exemplaire pour dissuader les contrevenants de commettre ce genre de crime. Tout le monde devrait se sentir à l'abri dans sa maison», a commenté le procureur de la Couronne, Marc-André Ledoux.

Gravel et son complice, Yannick Courtois, 19 ans, avaient besoin d'argent pour aller acheter de la drogue à Montréal. Le 14 juillet dernier, ils campaient derrière la maison des parents de l'un d'eux, sur la rive ouest de la rivière Noire. La victime habite juste en face, sur l'autre rive. À l'époque, elle y vivait seule depuis la mort de son mari, un an plus tôt.

La victime a dû déménager

Cagoulés, ils sont entrés par le sous-sol. Ils ont trouvé leur victime dans sa chambre, à l'étage, en train de regarder la télévision. Ils ont décidé de la ligoter. Ils ont volé ses bijoux et son argent. Gravel lui a fait des attouchements sexuels. La septuagénaire a réussi à se défaire de ses liens un peu avant 4 h du matin et a appelé la police. La Sûreté du Québec a vite retrouvé les deux hommes.

La septuagénaire était en cour lors du prononcé de la peine. Elle n'a pas témoigné, mais elle a fait parvenir au juge une lettre dans laquelle elle décrit les séquelles de l'agression. Alors qu'elle était autonome, elle a dû vendre sa maison à perte après le crime et déménager dans un centre pour personnes âgées. Elle n'arrive plus à rester seule. Elle vit dans la peur constante d'être agressée à nouveau.

Ses deux agresseurs ont plaidé coupable aux accusations d'introduction par effraction, de vol et de possession d'arme. Gravel s'est aussi reconnu coupable de l'agression sexuelle. Il a admis avoir des problèmes de consommation. «Mon client a beaucoup d'empathie pour la victime. Il a manifesté le désir de se prendre en main et de suivre un programme en prison pour régler son problème de consommation», a affirmé pour sa part Me Luc Vaillancourt, l'avocat du jeune homme. Son complice, Yannick Courtois, recevra sa peine le 16 mars.