Deux individus barricadés, dont un lourdement armé, ont tenu les policiers en haleine pendant plus de trois heures, hier, dans un immeuble de Notre-Dame-de-Grâce. Complètement encerclés par le Groupe d'intervention tactique, les suspects se sont finalement livrés pacifiquement vers 17h.

L'incident a commencé lorsque deux enquêteurs de la division des crimes majeurs se sont rendus au 2125, rue Grand, pour interroger un des deux individus. L'homme les a accueillis avec une arme à feu, qu'il a pointé en leur direction. Les enquêteurs se sont immédiatement retirés et ont appelé des renforts.

 

Un coup de feu a été entendu environ 30 minutes plus tard, alors que les membres de l'équipe d'intervention tactique, équipés de boucliers et d'armes lourdes, se mettaient en place.

En investissant l'immeuble, les policiers ont constaté que le principal suspect avait entre les mains une arme semi-automatique tronçonnée. Un vaste périmètre de sécurité a alors été établi.

Les résidants de l'immeuble à logements ont peu à peu été évacués. «Les policiers ont cogné à la porte et nous ont dit qu'on devait vite quitter. Il étaient partout dans l'immeuble. J'ai eu très peur», a confié Diallo Babacar, peu après avoir été évacué par la porte de garage avec son fils âgé de 7 ans.

À la suite de négociations avec les policiers, les deux hommes, dont l'identité demeurait inconnue hier soir, se sont finalement livrés peu après 17h. «Ils pourraient faire face à une multitude de chefs d'accusation, dont possession d'arme à feu, décharge d'arme à feu et tentative de meurtre», a indiqué le porte-parole du Service de police de la ville de Montréal, Yannick Ouimet.

Selon les policiers, le coup de feu entendu en cours d'intervention a été «tiré délibérément» par l'un des deux suspects. La décharge a été dirigée vers une porte.

Selon Ron Ryan, un locataire de longue date, l'immeuble était un lieu de transactions de drogue il y a une dizaine d'années. «Ça a été nettoyé depuis», a-t-il expliqué.

Selon un autre voisin, Clifford Bridgeman, les policiers interviennent néanmoins souvent dans le secteur. «Je travaille de nuit, et quand je reviens à la maison, je vois très souvent des voitures de police qui ont les gyrophares allumés. Presque tous les jours, je vois toutes sortes de transactions se dérouler dans la rue. Je ne serais absolument pas surpris que cette histoire soit liée à la drogue», a-t-il avancé.

Les deux suspects ont été questionnés au courant de la nuit. Leurs motifs demeurent inconnus.