Les réjouissances ont été de courte durée pour Stéphan Dufour et sa famille: le Directeur des poursuites criminelles et pénales a porté en appel, hier matin, le verdict d'acquittement prononcé en faveur de l'Almatois, le 12 décembre dernier.

Stéphan Dufour était accusé d'avoir aidé son oncle Chantal Maltais à se suicider par pendaison, le 9 septembre 2006. Cloué à un fauteuil roulant, celui-ci souffrait de poliomyélite depuis son plus jeune âge.

 

Selon le procureur de la Couronne chargé du dossier, Me Denis Dionne, le juge Jacques Lévesque aurait erré en limitant le crime au seul instant où, le 7 septembre, Stéphan Dufour a installé le dispositif avec lequel l'oncle du jeune homme s'est pendu deux jours plus tard.

«Le 8 septembre, Stéphan Dufour avait la possibilité d'enlever le mécanisme, mais il ne l'a pas fait. Comme j'ai tenté de le faire valoir lors du procès, je considère que le crime s'est poursuivi au-delà du moment où il a posé le collier étrangleur à l'intérieur du placard», explique Me Dionne en entrevue.

Lors de son adresse aux jurés, le juge Lévesque avait quant à lui clairement précisé que le verdict devait s'appuyer sur l'intention de l'accusé au moment où il a obéi aux demandes de son oncle.

La poursuite est également d'avis que la défense présentée par Stéphan Dufour et son avocat, Me Michel Boudreault, était irrecevable.

Me Boudreault a fait témoigner le psychologue Hubert Van Gijseghem, qui a soutenu que Stéphan Dufour est une personne extrêmement vulnérable à la pression et que son quotient intellectuel global est de 67.

«Ce n'est pas une défense reconnue en droit», insiste Me Dionne.

Une fois la requête reçue par la Cour d'appel, les avocats de la Couronne et de la défense auront un délai de 60 jours pour préparer leur mémoire respectif.