La découverte d'un autre colis suspect hier matin, cette fois devant les bureaux de la CSN à Montréal, a de nouveau paralysé la circulation et entraîné un déploiement policier d'envergure. Un homme soupçonné d'être à l'origine de ce canular a été appréhendé.

Le colis suspect, qui s'est finalement avéré être une boîte, a été déposé devant l'entrée du quartier général de la CSN, avenue De Lorimier.

 

Un homme de 43 ans était interrogé hier en soirée par les enquêteurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Il aurait lui-même appelé le 911 - au moins à deux reprises - pour informer les autorités de l'existence et l'emplacement du colis suspect.

Les policiers n'ont pu dévoiler son identité ni le contexte dans lequel s'est déroulé son arrestation. L'auteur présumé du canular aurait été épinglé près d'une cabine téléphonique dans l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal.

S'il comparaît, le mauvais plaisant s'expose, entre autres, à des accusations criminelles de méfait public.

Le robot des artificiers du Groupe tactique d'intervention a une fois de plus été utilisé lors de cette intervention.

Il s'agit du troisième incident du genre à survenir à Montréal en quelques jours, après les deux fausses alertes survenues jeudi et vendredi dans le pavillon de l'Éducation de l'UQAM.

Le SPVM n'avait aucune raison de croire que ces événements sont reliés.

Un sac avec des projectiles avait été découvert et des bruits de pétards avaient résonné dans le pavillon de l'Éducation jeudi. Le lendemain, un colis suspect avait été découvert par une employée de l'entretien dans une toilette du troisième étage du même édifice. Des bâtonnets, du filage et une minuterie se trouvaient dans la boîte retrouvée.

Comme la semaine dernière, un vaste périmètre de sécurité a été érigé à la sortie du pont Jacques-Cartier, en direction sud. La bretelle d'accès menant aux boulevards De Maisonneuve et René-Lévesque et à l'autoroute 720 a été fermée une partie de la matinée, ce qui a entraîné beaucoup de congestion automobile dans ce secteur.

Les automobilistes, qui avançaient pare-chocs contre pare-chocs dans les rues limitrophes, n'entendaient pas à rire. «Je suis très en retard à cause de tout ça. L'incident fait payer des gens qui n'ont rien à voir avec tout ça», a pesté Micheline.

«C'est un peu exagéré, on pourrait s'en passer», a pour sa part lancé Amélie Moreau, coincée dans le trafic à l'intersection des rues Dufresne et Sainte-Catherine.

Plusieurs personnes, dont des employés de la CSN, grelottaient en bordure des rubans policiers en attendant la fin de l'opération. «Je ne crois pas que le colis suspect soit dirigé contre nous, on n'a reçu aucune menace», soulignait Lise Paulin, secrétaire générale de la centrale syndicale.