Pour avoir violemment poussé un homme de 85 ans qui a fini par mourir de ses blessures, Humberto Caicedo a écopé de six ans et demi de pénitencier, hier, au palais de justice de Montréal.

Les faits se sont produits le 28 août 2007 dans un autobus de la ligne 95 en direction ouest, rue Bélanger. En cheminant vers la porte arrière pour sortir, l'octogénaire, Isafio Ferreras, a accidentellement accroché Humberto Caicedo, 26 ans, qui était assis avec sa compagne, enceinte de huit mois. Caicedo a copieusement engueulé le vieillard. Au moment où ce dernier s'apprêtait à sortir du véhicule, Caicedo s'est agrippé aux barres de retenue et a donné un coup de pied au ventre de M. Ferreras. Celui-ci est tombé et s'est fracturé le crâne sur le trottoir. Caicedo, un gaillard de 5 pi 11 po pesant 196 lb, est alors sorti et a continué d'engueuler le vieil homme de 5 pi 5 (135 lb), qui gisait inconscient par terre. En même temps, il lui donnait des coups sur les pieds et l'invitait à se relever pour se battre, pendant que sa conjointe l'implorait d'arrêter.

 

Jamais remis

M. Ferreras ne s'est jamais rétabli de cette attaque. Il est mort quelques mois plus tard, de complications découlant de ses blessures. Caicedo a été arrêté et il a plaidé coupable à une accusation d'homicide involontaire. Hier, il s'est excusé auprès de la famille du vieil homme. Il a dit qu'il regretterait amèrement son geste pendant toute sa vie. Les fils de la victime, eux, ne semblaient pas impressionnés par ces remords et pensent que l'avenir démontrera la sincérité de ses excuses. «Je juge quelqu'un sur ses actions, pas sur ses paroles», a fait valoir Fernando Ferreras.

Au moment du crime, Caicedo entretenait des liaisons avec deux femmes, toutes deux enceintes de lui. Chacune ignorait l'existence de l'autre. Il prenait également de la drogue. Hier, la soeur de l'accusé, Jessica Rodriguez, a indiqué que, au moment des faits, son frère n'était pas dans le bon chemin. Elle trouve qu'il a beaucoup changé depuis. «On peut lui parler, maintenant. Il regrette énormément», a-t-elle dit en tentant de retenir ses larmes.

Dans cette affaire, la juge Louise Villemure s'est rendue à la suggestion commune faite par les avocats, Christine Richard pour la Couronne et Patrice Duliot pour la défense.