Deux drogues tout à fait légales au Canada, mais interdites aux États-Unis, le BZP et le TFMPP, sont de plus en plus populaires depuis un an au Québec.

Santé Canada et la Sûreté du Québec les ont qualifiées de «nouvelle tendance», hier, lors d'un atelier à la conférence sur le détournement de produits précurseurs et chimiques qui se déroule cette semaine à Québec.

 

Surnommées «FunkPills», «Pure Pillz» ou «Party Pills», elles procurent des effets qui s'apparentent à ceux de l'ecstasy et du speed. Leur prix est assez élevé, soit environ 95$ pour 10 comprimés. «Depuis un an, les ventes du BZP et du TFMPP augmentent. Le gouvernement étudie actuellement ces produits pour les réglementer», a expliqué Benoît Archambault de Santé Canada.

Méthamphétamines

Les méthamphétamines, illégales celles-là, sont aussi de plus en plus populaires. De 2002 à 2006, les saisies au Québec de cette drogue de synthèse ont augmenté. Le nombre d'échantillons transmis à Santé Canada pour analyse est passé de 500 à 3000 durant cette période.

Résultat: le consommateur ne sait pas ce qu'il consomme. Des capsules à l'apparence identique contiennent des produits tout à fait différents. Pour 5 ou 10$, un jeune peut se procurer un comprimé. Ce stimulant du système nerveux central a un très fort potentiel de dépendance. Il peut créer des psychoses, irréversibles dans certains cas.

«Je n'ai jamais vu une drogue avec une image aussi attrayante chez les jeunes. Avaler une pilule semble inoffensif. Leurs parents en prennent tous les jours», a déploré Claude Rouillard, professeur titulaire au département de médecine de l'Université Laval.