Jean-Miville Bois a braqué une vingtaine de banques dans les années 70 et 80. L'homme de 53 ans, petit et frêle, a purgé plusieurs peines de prison. Puis il n'a plus fait parler de lui jusqu'au 5 juillet 2007. Ce jour-là, il a tenu en haleine une cinquantaine de policiers de Longueuil et de la Sûreté du Québec pendant plus de huit heures avant de se rendre. Il a pris en otage cinq personnes, en plus de tenter de voler près de 450 000$ à la succursale de la Banque Laurentienne du boulevard Chambly. La Couronne, représentée par Me Martin Reid, a réclamé une peine d'emprisonnement d'une durée de 16 à 18 ans, hier, au palais de justice de Longueuil. La défense prône plutôt une peine de quatre à huit ans de prison. M. Bois a plaidé coupable à six chefs d'accusation de vol qualifié, de séquestration, de possession d'armes, de déguisement et de possession de drogues plus tôt cette année. Avant son braquage, le criminel de carrière a laissé un message pour ses proches sur son répondeur. «Ça passe ou ça casse.» Il a apporté avec lui un déguisement, un pistolet à plombs, ressemblant à une vraie arme à feu, un couteau de chasse et une bonbonne de gaz poivre. Vers 9h, il est entré à la banque en menaçant une caissière avec la crosse de son arme. Pendant le braquage, M. Bois a répété aux caissières qu'il n'avait rien à perdre. L'une d'elles a tout le même eu le courage d'alerter la police. Les policiers sont arrivés sur place avant que le voleur n'ait le temps de s'enfuir. Surpris, il a laissé partir trois otages. Il s'est ensuite caché sous le toit avec la dernière caissière. Il la libérera deux heures plus tard, vers 11h30. Depuis le début, le voleur ignorait qu'un employé d'une compagnie de téléphonie se trouvait au sous-sol. Ce dernier l'a finalement convaincu de lui remettre son arme et de sortir vers 17h30. Une fois sous les verrous, M. Bois a admis avoir commis un autre braquage, un an plus tôt à la banque CIBC de Chambly. La police n'avait aucun suspect pour ce vol de 58 000$. Ce père de famille représente un «degré élevé de dangerosité», selon un rapport psychiatrique de l'Institut Pinel, déposé par la Couronne, hier. Un homme malade  M. Bois ne doit pas être jugé comme un récidiviste, mais comme un homme malade, croit plutôt la défense. «On a décrit mon client comme un récidiviste irrécupérable, alors qu'il n'a pas récidivé pendant 20 ans. Il a même obtenu un pardon judiciaire pour ses vols précédents. Il a trouvé un emploi, s'est marié et a eu des enfants, mais il est tombé dans une dépression nerveuse majeure», a indiqué l'avocat de la défense, Me Alain Dubois, à sa sortie de la salle d'audience. Ce sera au tour de Me Dubois de faire sa plaidoirie sur la sentence à imposer le 9 février prochain.