Une septuagénaire a vécu l'un des pires cauchemars en juillet dernier, dans la petite communauté de Sainte-Émélie-de-l'Énergie, dans Lanaudière. Tard un soir, alors qu'elle était seule à la maison, couchée dans son lit, la veuve a été volée, battue et agressée sexuellement.

Depuis hier, la victime de ce crime sordide peut mieux respirer. L'un des deux suspects, Yannick Courtois, 19 ans, a plaidé coupable à huit des 11 chefs d'accusation portés contre lui devant le juge François Landry, au palais de justice de Joliette. Il a notamment reconnu s'être introduit par effraction chez la septuagénaire, l'avoir volée et avoir été en possession d'une arme.

 

Les accusations d'agression sexuelle, de voies de fait et de menaces de mort ont été retirées. Ce serait son complice, Jean-Philippe Gravel, 18 ans, qui aurait battu et agressé sexuellement la veuve de 76 ans, a-t-on appris hier, lors du résumé de la preuve de la Couronne.

À son arrivée dans le box des accusés, le jeune homme aux traits d'adolescent avait l'air triste et un peu perdu. Ses parents étaient présents. «C'est très difficile à vivre. Yannick a fait une gaffe, et il va payer», a dit son père, Yvon Courtois, à sa sortie du palais de justice.

Le 14 juillet dernier, Courtois et Gravel campaient derrière la maison des parents de l'un d'eux sur la rive ouest de la rivière Noire. La victime habite juste en face, sur l'autre rive. Elle y vit seule depuis que son mari est mort, il y a un an à peine.

Les deux jeunes hommes ont traversé la rivière en chaloupe vers 22h. Cagoulés, ils sont entrés par le sous-sol. Ils ont trouvé leur victime dans sa chambre, à l'étage, en train de regarder les nouvelles à la télévision. Ils ont décidé de la ligoter.

Bijoux et argent

Courtois a fait le tour des pièces à la recherche de bijoux et d'argent, alors que Gravel surveillait la victime, a raconté le procureur de la Couronne, Marc-André Ledoux. Une demi-heure plus tard, ils ont abandonné leur victime, toujours ligotée, et ont quitté la maison à bord de sa voiture.

Les deux voleurs ont retiré 200$ au guichet du village voisin, mais ils se sont rendu compte qu'ils avaient besoin de la date de naissance de la femme pour en retirer davantage. Ils sont donc revenus chez elle pour lui soutirer le renseignement avant de repartir vers un autre guichet, sans libérer la femme âgée. Elle a réussi à se défaire de ses liens elle-même, un peu avant 4h du matin, et a appelé la police.

La Sûreté du Québec a vite retracé les deux hommes, grâce à une image captée par la caméra du guichet automatique. Gravel n'a pas encore répondu aux accusations et reviendra en cour le 4 novembre.

Quant à Yannick Courtois, il n'a pas d'antécédents judiciaires. Le tribunal a demandé un rapport sur sa personnalité pour mieux comprendre ce qui l'a poussé à agir ainsi. Il connaîtra sa peine le 20 novembre.

Peine de plus de deux ans

La Couronne va suggérer une peine de plus de deux ans d'emprisonnement. «C'est l'un des crimes les plus odieux qui existent de s'attaquer ainsi à une personne âgée seule à la maison», a dit Me Ledoux à sa sortie de la salle d'audience.

De son côté, l'avocat de la défense, Alexandre Garel, invoquera la «jeunesse difficile» de son client pour tenter d'obtenir une peine plus clémente. «Mon client a commis une erreur et il a rapidement fait preuve de regret», a expliqué Me Garel.