André Bélec vivait beaucoup de culpabilité face à la mort de deux personnes dans l'accident qu'on l'accuse d'avoir causé. Il a également craint la vengeance des proches des victimes au point où, pendant un certain temps, il n'osait même plus sortir de chez lui.

Ce sont là quelques-unes des constatations qu'un psychologue, François Crépeau, a faites au cours de ses rencontres avec André Bélec, en 2006. Le procès de l'homme de 36 ans se poursuit au palais de justice de Montréal. Il est accusé de conduite dangereuse ayant causé la mort de David Lapointe et David Saint-Germain, ainsi que d'avoir causé des blessures à Martin Lapointe. Le drame est survenu dans la nuit du 15 mai 2005, alors que Bélec roulait à vive allure à contresens sur le pont Le Gardeur. Sa Sunfire a percuté de face la Honda Civic où se trouvaient les trois victimes, toutes dans la vingtaine. Martin Lapointe a survécu, mais il garde d'importantes séquelles de l'accident. Les blessures que Bélec a subies sont moindres: hormis un léger traumatisme crânien, il a eu des fractures aux chevilles et à une clavicule ainsi qu'une hémorragie interne.

Lors de son témoignage, cette semaine, M. Crépeau a expliqué que Bélec avait cherché frénétiquement à trouver les causes de l'accident. Il a toujours soutenu qu'il n'avait pas tenté de se suicider, contrairement à ce que croyaient plusieurs, même parmi ses proches. Il n'a jamais trouvé la réponse, car il n'a aucun souvenir de l'accident. Et cette amnésie est irréversible. C'est comme si la «cassette était cassée».

Le procès a été ajourné à la fin de la semaine. Les parties se reverront le 29 octobre afin de fixer une date pour la suite de l'exercice.