Un portrait-robot de l'agresseur d'une étudiante canadienne, violée mardi soir à Calais (nord de la France) alors qu'elle réalisait un reportage sur l'émigration illégale, a été transmis à Interpol, a annoncé vendredi la justice.

«Nous avons un portrait-robot établi par la victime, confirmé par un second portrait établi par un témoin qui a vu la victime et son agresseur», a précisé le procureur adjoint de Boulogne-sur-Mer, Philippe Muller, lors d'un point-presse.

Les portraits, «très similaires», ont été transmis aux ports français, aux autorités britanniques et à Interpol. Ils n'auront toutefois pas de diffusion publique dans un premier temps.

«S'il s'agit d'un migrant, on peut craindre qu'il soit déjà parti, peut-être en Angleterre ou sur un autre port français, ou qu'il soit passé en Belgique et même aux Pays-Bas», a souligné M. Muller.

L'agresseur n'a pas été identifié mais les enquêteurs disposent d'empreintes digitales et de son ADN.

L'agression s'est produite mardi dans «la jungle», un petit bois abandonné au coeur de la zone industrielle des Dunes, près du port de ferries de Calais, où les clandestins construisent des abris de fortune en attendant de passer en Grande-Bretagne.

La jeune femme, une Canadienne d'une trentaine d'années étudiant le journalisme à Londres et dont l'identité n'a pas été révélée, a été violée par un individu probablement originaire du Moyen-Orient qui parlait bien le français, selon M. Muller.

Une centaine de migrants ont été entendus depuis mardi soir dans le cadre de l'enquête.