Le jury a commencé ses délibérations mercredi après-midi au procès pour meurtre d'Ahmad Nehme, accusé d'avoir tué sa femme Catherine de Boucherville en juillet 2012 dans l'arrondissement de LaSalle à Montréal. Après avoir conclu ses directives, le juge Jean-François Buffoni a ordonné la réclusion du jury.

Plusieurs verdicts sont ouverts au jury. En premier lieu, les douze jurés devront déterminer si Ahmad Nehme est criminellement responsable de la mort de Catherine de Boucherville. Pour arriver à ce verdict, deux conditions devront être remplies: Ahmad Nehme souffrait-il d'un trouble mental au moment du drame? Et est-ce que cette maladie le rendait incapable de juger de la nature de son geste ou de savoir que son geste était mauvais? Le jury doit juger plus probable que moins probable que l'accusé remplissait ces deux conditions. Le fardeau de la preuve pour cette défense repose sur les épaules de l'accusé, contrairement aux autres verdicts.

Si le jury soutient qu'Ahmad Nehme était sain d'esprit au moment de poignarder sa femme à une quinzaine de reprises dans la salle de bain de la résidence familiale, ils devront déterminer s'il est coupable de meurtre prémédité, de meurtre non prémédité ou d'homicide involontaire. L'intention de tuer et le degré de préméditation du geste permettront de trancher entre les trois verdicts. Ils doivent arriver à une décision unanime.

Selon la Couronne, Ahmad Nehme a planifié de tuer sa femme, furieux qu'elle lui annonce leur rupture quelques jours plus tôt. Deux semaines plus tôt, il avait même menacé sa femme de lui «briser les os», selon le témoignage de leur fille Dania. «M. Nehme a agi en fonction d'une rage, d'une colère, d'une frustration que Catherine de Boucherville échappe à son contrôle. Si je ne peux pas t'avoir, personne ne t'aura», a affirmé mardi le procureur de la Couronne Éric Côté lors de ses plaidoiries.

La défense maintient qu'Ahmad Nehme souffrait d'un trouble mental qui l'empêchait de distinguer le bien du mal au moment de tuer sa femme. Il souffrait d'un «trouble délirant» de type «persécutoire et jaloux» selon le psychiatre-expert de la défense Joel Watts. Selon le témoignage de l'accusé, il était convaincu que sa femme et deux autres hommes, qu'il croyait être les amants de sa femme, cherchaient à le tuer.