En attente d'un procès pour incitation au meurtre d'un policier, Anatoliy Vdovin espérait obtenir l'arrêt définitif des procédures pour cause de délais déraisonnables. Le montréalais de 48 ans devra toutefois se résoudre à être jugé, car sa requête de type Jordan a été rejetée, lundi matin, à Montréal.

M. Vdovin avait été arrêté et accusé en avril 2013 dans le cadre de cette affaire. Il doit subir son procès en janvier prochain, soit près de cinq ans après. Le juge Stephen W. Hamilton convient que les délais dépassent les barèmes établis par la Cour suprême, mais il estime que l'accusé a une bonne part de responsabilité dans ces délais. M. Vdovin n'a rien fait pour accélérer les choses. Au contraire, dans la foulée de l'arrêt Jordan, rendu en juillet 2016, il a manifesté son intention de présenter une requête de ce type, et a refusé toutes les dates qu'on lui a proposées par la suite, pour être jugé plus rapidement.

En décembre dernier, lors d'une conférence préparatoire, le juge coordonnateur lui a demandé s'il voulait être jugé aussi vite que possible. « Je m'en fiche », a répondu M. Vdovin.

Le juge note que M. Vdovin ne s'est pas montré empressé non plus pour présenter sa requête en arrêt des procédures. L'audition à ce sujet a été remise à deux reprises, parce qu'il changeait d'avocat à la dernière minute. Finalement, il s'est représenté seul. Le juge estime que la Couronne a agi pour faire avancer les choses, et que la Cour supérieure a fait sa part en en ajoutant des ressources, ce qui a permis de proposer des dates plus rapprochées. M. Vdovin lui, n'a montré aucun intérêt à être jugé plus rapidement.

Rappelons que l'arrêt Jordan a imposé des plafonds pour tenir les procès, soit 30 mois pour les cours supérieures, et 18 mois pour les cours provinciales.

M. Vdovin avait obtenu sa remise en liberté en 2013. Mais il est détenu depuis 2015, pour une autre affaire, soit trafic d'armes pour lequel il doit être jugé en novembre prochain.

En ce qui concerne le dossier lié à l'incitation au meurtre, la victime alléguée est le policier Ian Lafrenière, qui agissait comme porte-parole de la police de Montréal. Une ordonnance de non-publication nous empêche pour le moment de donner les détails de cette affaire.