Au volant d'une Audi A4, Toufik Djema filait à plus de 160 km/h sur la rue Saint-Hubert et grillait un feu rouge, quand il a percuté un taxi qui roulait tranquillement sur le boulevard Crémazie, la nuit du 8 juillet 2015. Le chauffeur de taxi, Houssam El-Maoula, 25 ans, a été tué sur le coup.

Le jeune chauffard, qui avait trois passagers avec lui, et qui a plaidé coupable à une accusation de conduite dangereuse causant la mort, a écopé 20 mois de prison, jeudi. Un mois de prison supplémentaire lui a été imposé parce que, quelques mois après la collision mortelle, alors qu'il n'avait pas le droit de conduire, Djema s'était fait prendre à rouler à 60-70 km/h sur l'accotement de l'autoroute 640, pour doubler le trafic congestionné. Cette infraction survenue le 19 novembre 2015, lui avait valu une accusation de bris de condition, pour laquelle il est resté emprisonné. Sa peine s'ajoute à ce temps purgé. Il sera en outre interdit au jeune de conduire un véhicule pour une période de dix ans. Il s'agit là d'une suggestion commune qui était faite par les deux avocats, Anick Archambault, pour la Couronne, et David Robert Temim, en défense.

Téméraire et immature

En rendant sentence, jeudi, le juge Claude Leblond a fait valoir que le soir du drame, le jeune accusé a fait preuve d'une grande témérité. D'autant plus que quelques secondes avant la collision, il avait doublé une autre voiture à haute vitesse, en franchissant la ligne continue. Se trouvant dans la voie contraire, il avait manqué faire un face à face avec un véhicule de police qui circulait en direction sud sur la rue Saint-Hubert. L'agente avait estimé la vitesse du chauffard à environ 120 km/h. Fait à noter, le jeune homme n'avait consommé ni alcool, ni drogue. Un de ses passagers lui avait par ailleurs demandé de ralentir, avant l'impact.

La conduite dangereuse causant la mort est passible d'une peine maximale de 14 ans de prison.

Le juge a noté que les circonstances étaient d'une gravité élevée, mais que les gestes semblaient relever plus de l'immaturité que de la malice. Le jeune homme, qui fonctionnait bien dans les autres sphères de sa vie, a pris conscience des torts causés, surtout depuis qu'il est incarcéré.

La famille de la victime, qui était présente lors du prononcé de la peine, se dit satisfaite, bien que rien ne remplacera l'être aimé. «Nous faisions confiance à la justice, et justice a été rendue. C'est un baume sur la souffrance de la famille», a commenté Rami El-Maoula, frère de la victime.

«Aux jeunes qui ont à coeur la vitesse, pensez aux autres. Ça ne vaut pas la peine de mettre la vie des autres en danger. Perdre un proche est une peine insurmontable», d'ajouter M. El-Maoula.

Houssam El-Maoula