Deux jeunes femmes qui ont étudié aux Écoles musulmanes de Montréal en gardent un très bon souvenir et sont fières de leur éducation. Elles ont été choquées par les propos que Djemila Benhabib a tenus en février 2012, car ceux-ci ne reflètent pas du tout la réalité, selon elles.

C'est, en résumé, ce que sont venues dire Asmaa et Kathy Malas, hier, au procès de Mme Benhabib. Cette dernière fait l'objet d'une poursuite de 95 000 $ par les Écoles musulmanes de Montréal, qui lui reprochent de les avoir comparées à un camp terroriste au Pakistan et en Afghanistan, lors d'une interview à la radio au 98,5.

Asmaa, d'origine algérienne, a terminé son secondaire à cet endroit en 2012. En contre-interrogatoire, elle a assuré que ce n'était pas elle qui avait envoyé un message haineux à Mme Benhabib à l'hiver 2015. Ce message, envoyé apparemment de son compte Facebook au site qui soutient Mme Benhabib, disait : « Le GIA aurait dû te liquider avant que tu puisses mettre les pieds ici conasse. »

Asmaa assure que ce n'est pas elle qui a écrit cela et soutient que son compte a été piraté.

« CE QUE JE SUIS »

Kathy Malas, née de parents d'origine libanaise, oeuvre comme orthophoniste au CHU Sainte-Justine. Elle a fait son primaire et son secondaire aux Écoles musulmanes. Jamais elle ne s'est sentie dévalorisée en tant que femme, a-t-elle fait valoir. « Ces écoles ont contribué à ce que je suis aujourd'hui. »

Mme Malas est très engagée socialement. Elle est vice-présidente du Forum musulman canadien. Elle a déjà croisé le fer avec Mme Benhabib lors de débats sur le port du voile et le féminisme. Elle affirme avoir un « conflit d'opinions » avec Mme Benhabib qui, selon elle, a un discours islamophobe.

Un peu plus tôt dans la journée, le directeur des Écoles musulmanes ainsi qu'un professeur non musulman qui y enseigne étaient venus témoigner.

Me Julius Grey, qui représente les Écoles musulmanes, a fini de présenter sa preuve. Aujourd'hui, ce sera au tour de Me Marc-André Nadon de présenter la sienne. Il appellera Mme Benhabib à la barre.

Mme Benhabib, ardente militante de la laïcité et auteure de livres, dont Ma vie à contre-Coran, fera notamment valoir son droit à la liberté d'expression.

L'entrevue avait été accordée à Benoît Dutrizac le 8 février 2012 dans le cadre de son émission du midi. Mme Benhabib avait commenté l'enseignement religieux de l'établissement à partir d'un dépliant promotionnel des Écoles musulmanes.