Nathalie Normandeau a invité les Québécois à écouter sa nouvelle émission radiophonique, lundi, lorsqu'elle s'est présentée pour la première fois au palais de justice de Québec pour faire face à des accusations de complot, fraude et corruption.

« Vous m'écouterez le 6 », a-t-elle lancé à des journalistes qui sollicitaient ses commentaires à sa sortie du tribunal.

C'est à cette date, le 6 septembre, que sera diffusée la première émission de l'ancienne ministre libérale sur les ondes d'une station radiophonique de Québec.

Relancée à savoir si elle compte parler des accusations qui pèsent contre elle, elle a répondu : « Peut-être. »

Mme Normandeau, l'ex-ministre libéral Marc-Yvan Côté et cinq autres personnes ont été arrêtés l'hiver dernier dans une rafle de l'UPAC. Ils se sont présentés en personne au palais de justice de Québec pour la première fois depuis le début de leur procès lundi.

La séance visait à préparer l'enquête préliminaire, premier test de la preuve de la couronne. Les avocats des accusés ont demandé à ce qu'on leur communique quels éléments de preuve seront utilisés par la poursuite dans le cadre de cette étape.

La couronne n'avait pas encore fourni cette information à la défense. Il a donc été convenu de tenir une nouvelle séance le 28 septembre.

Le juge Jean-François Lemay a exigé que les sept coaccusés soient présents lors de cette audience.

« Normalement, on dépose les pièces à l'enquête préliminaire, a observé le porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), Me René Verret. C'est très rare qu'on ait des demandes comme celles-là, où on nous demande de préciser quelles pièces ont va produire avant. C'est plutôt exceptionnel comme demande. »

Il dit toutefois comprendre la demande des avocats de la défense, puisque la preuve amassée par la poursuite est « très volumineuse ».

Mme Normandeau, son ex-chef de cabinet Bruno Lortie, ainsi que l'ex-ministre libéral Marc-Yvan Côté ont été arrêtés le 17 mars dernier dans une opération policière de l'Unité permanente anticorruption (UPAC). Ils sont accusés de complot, de fraude et de corruption.

L'ancien président de Roche, Mario Martel, ainsi qu'une ancienne vice-présidente de la firme de génie-conseil, France Michaud, ont également été arrêtés dans la rafle policière. Deux proches du Parti québécois, Ernest Murray et François Roussy, ont aussi été mis en accusation.