Déclaré coupable de fraude par le jury, jeudi matin, et envoyé en prison sur le champ, Ronald Weinberg, a tenté cet après-midi de retrouver sa liberté en revenant devant le juge Labrie. Ce fut un échec.

«J'ai rendu ma décision hier. Je n'ai pas le pouvoir de revoir ma propre décision», a tranché le juge, en disant à Me Annie Émond, avocate de M. Weinberg, qu'elle devait s'adresser à la Cour d'appel, de l'autre côté de la rue. «Je ne sais pas ce qu'on fait ici, qu'est-ce que vous ne comprenez pas», a dit le juge.

Jeudi, après les verdicts de culpabilité, les procureurs de la Couronne, Matthew Ferguson et Céline Bilodeau, demandaient de restreindre les conditions de M. Weinberg, et ses complices, Lino Matteo, et John Xanthoudakis, en attendant le prononcé de la peine. Le juge a décidé de les emprisonner sur le champ, allant ainsi plus loin que la Couronne.  «Les accusés ont été déclarés coupables par un jury. La Cour a le la discrétion d'ordonner l'incarcération immédiate.»

Jeudi, Me Émond, de même Me Isabelle Lamarche, qui représente M. Xanthoudakis, ainsi que M. Matteo, qui se défend sans avocat, avaient vainement tenté de plaider leur cause. 

Les représentations sur la peine auront lieu lundi. 

Rappelons que M. Weinberg et ses deux coaccusés ont été déclarés coupables pour une fraude de 120 millions commise à l'égard de Cinar. Les faits se sont produits entre 1997 et 2005. Ce n'est qu'en 2011 que les accusations ont été déposées contre M. Weinberg, Xanthoudakis, Matteo et Hassanain Panju, qui s'occupait des finances chez Cinar. Ce dernier a plaidé coupable avant le procès et a écopé quatre ans de pénitencier. Le procès des trois autres a duré plus de deux ans.