Le garçon de 16 ans qui est jugé sous des accusations reliées au terrorisme était en contact avec Martin Couture-Rouleau, ce type qui a foncé délibérément sur deux miliaires, le 20 octobre 2014, à St-Jean-sur-Richelieu, et qui a été lui-même abattu par la suite.

C'est ce qui ressort de l'audience qui s'est tenue ce matin au tribunal de la jeunesse. Au coeur de cette troisième journée de procès, la juge Dominique Wilhelmy doit décider si elle accepte en preuve un enregistrement audio réalisé avec le jeune accusé, le soir du 20 octobre 2014. Deux enquêteurs ont raconté dans quelles circonstances, ils ont rencontré l'adolescent, ce fameux soir, vers 21h30, au centre jeunesse de Laval, où il était détenu.

Cette rencontre s'imposait malgré l'heure tardive, a expliqué un des policiers, car dans la journée, Martin Couture-Rouleau avait commis un acte terroriste à

Saint-Jean-sur-Richelieu. Or, le numéro de téléphone de ce dernier avait été trouvé dans une poche d'un pantalon appartenant au jeune, alors âgé de 15 ans. Celui-ci avait été arrêté quelques jours plus tôt, pour un vol dans un dépanneur, et parce qu'on le soupçonnait de vouloir aller faire le Djihad à l'étranger.

Interrogé au sujet de Martin Couture-Rouleau, le jeune a d'abord nié le connaître.

«Le gars que tu me dis que tu ne connais pas, à qui tu dis que tu n'as jamais parlé, tu avais son numéro dans tes poches....», l'a confronté l'enquêteur Brahim Soussi, de la GRC.

«C'est quand la dernière fois que tu lui as parlé», de poursuivre l'enquêteur?

«Je ne m'en souviens pas», de répondre le jeune.

«Essaie de te souvenir... Est-ce que tu savais que ça allait arriver», ajoute l'enquêteur.

«Non», de rétorquer le jeune.

Est-ce qu'il y en a d'autres qui essaient de faire comme lui, d'ajouter l'enquêteur?

L'ado répond qu'il ne le sait pas. Aux autres questions que l'enquêteur lui pose, il répond souvent: «je ne réponds pas.» L'audience se poursuit cet après-midi avec l'écoute de l'enregistrement de l'interrogatoire policier.

Rappelons que le jeune homme a plaidé coupable pour le vol du dépanneur, qui lui a rapporté environ 2000 $. Inquiet et craignant la radicalisation de son fils, c'est le père du garçon qui avait dévoilé ses craintes à la police.