La députée fédérale de Montcalm, Manon Perreault, maintient toujours farouchement son innocence après avoir écopé d'une amende totalisant 1400 $ dans la foulée de sa condamnation pour méfait public.

«J'ai toujours eu une vie très tranquille, je n'ai jamais rien fait. Qu'on m'accuse de la sorte, qu'on me traîne dans la boue d'un bord à l'autre du Canada, je trouve ça totalement ridicule», a-t-elle lancé en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne, vendredi.

Mme Perreault, qui s'était fait élire sous la bannière du Nouveau Parti démocratique (NPD) en 2011, a été reconnue coupable en mars d'avoir faussement accusé une ex-employée d'un vol qui n'avait pas été commis.

Malgré ses déboires, celle qui avait été définitivement exclue du caucus néo-démocrate après que ce verdict de culpabilité fut tombé n'exclut pas la possibilité de se représenter aux prochaines élections fédérales.

La députée maintenant indépendante assure d'ailleurs avoir été approchée par d'autres formations politiques en prévision de ce scrutin - des partis fédéraux ont même tenté de la convaincre de siéger avec eux après son expulsion du caucus du NPD, dit-elle.

«Vous savez, à la Chambre des communes, je n'ai jamais rien entendu parler de cette histoire-là. Cette histoire-là a pris une proportion démesurée. Jamais aucun député n'a fait allusion à quoi que ce soit», a lancé Manon Perreault.

«Mais ce n'est vraiment pas ça qui va pencher ma décision de me présenter ou non (aux élections prévues le 19 octobre 2015», a-t-elle fait valoir.

La représentante de Montcalm a tenu ces propos quelques heures après que le juge Bruno Leclerc lui eut refusé l'absolution inconditionnelle que réclamait son avocat, Me Jean-Pierre Rancourt.

Cela aurait porté atteinte à la crédibilité du système judiciaire, a déterminé le magistrat, parlant d'un crime dont la «gravité objective» est certes «moindre», mais tout de même «subjectivement grave» en raison de sa préméditation.

D'autre part, en posant ce geste, Manon Perreault a miné le lien de confiance qui devrait exister entre un élu et la population, a souligné le juge Leclerc dans ce jugement sur peine rendu au palais de justice de Joliette.

La députée se défend bien d'avoir soigneusement planifié son geste. «Moi, je crois que c'est une erreur (...) Pour moi, je n'ai rien fait. Je ne me sens pas coupable de quoi que ce soit», a-t-elle plaidé.

Mme Perreault a tout de même été sommée de verser d'ici quatre mois une amende de 1000 $ - avec les frais et la suramende compensatoire, ce montant totalise 1400 $, selon son avocat.

La députée devra également se soumettre à une probation d'une durée d'un an. Elle devra, pendant ce temps, garder la paix et se présenter en Cour lorsque requis.

Cette sentence, tout comme le jugement, sera portée en appel, a confirmé vendredi Me Rancourt.

Un autre procès pourrait pendre au bout du nez de la députée Perreault, qui est en effet soupçonnée de fraude par la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Selon un document judiciaire obtenu en décembre dernier par le quotidien The Globe and Mail, elle aurait réclamé indûment diverses dépenses.

La police fédérale croit qu'elle a demandé des remboursements pour des trajets effectués entre sa circonscription et Ottawa qui n'auraient pas eu lieu et qu'elle aurait «préparé des réclamations de dépenses frauduleuses» avec son frère, Marc Perreault.

La Chambre des communes a accordé à l'élue, qui se déplace en fauteuil roulant, l'autorisation spéciale d'embaucher son frère pour l'accompagner.

Il a été impossible de confirmer, vendredi après-midi, où en était ce dossier, à savoir si des accusations ont été portées contre la députée.

Mme Perreault a été élue avec près de 53 pour cent des voix dans Montcalm aux dernières élections fédérales de mai 2011.

Un candidat connu du grand public brigue l'investiture pour le NPD dans cette circonscription de la rive nord de Montréal: l'analyste sportif de Radio-Canada, Martin Leclerc.

Les autres candidats déclarés pour le moment sont Jacques Tremblay, pour le Bloc québécois, et Louis-Charles Thouin, pour le Parti libéral du Canada (PLC).