Sylvain Brunet, dernier individu arrêté dans la foulée de l'opération Cynique menée par la Gendarmerie royale du Canada en 2011, a été reconnu coupable de complot d'importation de cocaïne hier par le juge Louis A. Legault de la Cour du Québec. Ce dernier prononçait son dernier jugement, au terme d'une carrière de 35 ans.

Peu connu du public, le projet Cynique de la GRC, qui visait une dizaine d'importateurs de cocaïne, a été le précurseur d'une autre enquête de la police fédérale, Clemenza, qui a mené aux arrestations de Raynald Desjardins et de ses présumés complices pour le meurtre de l'aspirant parrain Salvatore Montagna, en 2011, et au démantèlement de réseaux de stupéfiants liés à divers clans de la mafia montréalaise, en 2014.

Il appert que les suspects ont comploté pour importer de la cocaïne, mais que leurs projets ne se sont pas concrétisés. Selon la preuve, Brunet, 51 ans, a été sollicité par des coaccusés pour financer un complot d'importation après que le précédent eut avorté.

Il a notamment fait un versement de 2000$ et a été approché par l'un des coaccusés à la recherche d'une somme de 20 000$. Les plaidoiries sur la peine ont été reportées à une date ultérieure.

Adieux émouvants

Avant de prononcer ce dernier jugement au seuil de sa retraite, le juge Legault a eu droit à un hommage de la part de juges, de procureurs, d'avocats de la défense, de greffières, d'huissiers, de constables spéciaux et d'autres employés du palais de justice de Montréal qui ont rempli sa salle, au point que l'accusé n'avait plus de place pour s'asseoir.

Le juge Patrick Healy de la Cour du Québec a lu un mot à l'endroit de son collègue, qui a paru ému. «Bravo», a lancé la salle à trois reprises, avant d'applaudir à tout rompre. Le juge Legault a travaillé 10 ans à la cour municipale et 25 ans à la Cour du Québec.