Une juge de la Floride a refusé de libérer sous caution l'adolescent d'une diplomate canadienne pendant qu'il attend son procès pour meurtre puisqu'il présente un trop grand risque de fuite - d'autant plus qu'il serait difficile de l'extrader s'il se sauvait au Canada.

La juge Teresa Mary Pooler a tranché mercredi que Marc Wabafiyebazu, âgé de 15 ans, devrait rester derrière les barreaux, justifiant sa décision par le fait qu'elle ne pouvait pas compter sur sa mère pour le surveiller. Le jeune homme est le fils de Roxanne Dubé, la consule générale du Canada à Miami.

«Elle ne savait pas combien de fois ils avaient manqué l'école. Elle ne savait pas qu'ils s'étaient procuré des fusils», a-t-elle affirmé.

La semaine dernière, sa mère a dit être convaincue qu'il était innocent et a insisté qu'elle s'assurerait qu'il reste aux États-Unis s'il était relâché. Mme Dubé, qui est actuellement en congé de maladie, a dû admettre qu'elle ne savait pas que ses fils manquaient l'école et qu'ils avaient accès à de si gros montants d'argent.

Marc Wabafiyebazu fait face à une accusation de meurtre et à d'autres infractions en lien avec une fusillade qui s'est produite le 30 mars, lors de laquelle son frère aîné est mort ainsi qu'un autre adolescent. La police affirme que les meurtres sont survenus après que les frères Wabafiyebazu ont tenté de voler des vendeurs de drogue. L'accusé a plaidé non coupable.

La juge Pooler a poursuivi en affirmant qu'il serait presque impossible d'extrader le jeune homme s'il se sauvait au Canada avant son procès, au terme duquel il pourrait écoper d'une peine de prison à vie.

Le Canada ne reconnaît pas les accusations qui pèsent contre lui et son pays d'origine pourrait vouloir le retenir par crainte qu'il passe sa vie en prison, a souligné la juge. «Il est très improbable que les États-Unis soient aptes à le ramener au pays», a-t-elle affirmé.

L'avocat de la défense Curt Obront s'est dit déçu de la décision de la juge, se disant cependant confiant sur les suites du procès. Me Obront a ajouté qu'il se préparait maintenant pour le procès, même s'il risque d'être reporté.

Teresa Mary Pooler a indiqué que la preuve présentée par l'agent Juan Velez contre le jeune homme était crédible. M. Velez a relaté une conversation qu'il a eue avec l'accusé alors qu'il le conduisait vers le centre de détention - une version que la défense a jugée invraisemblable.

Marc Wabafiyebazu aurait confié au jeune policier que son frère et lui avaient mené plusieurs autres «opérations» de la sorte, mais que celle-ci s'était mal déroulée. Il aurait aussi avoué qu'il avait tiré avec son fusil sur la voiture de police.

Or, selon la défense, plusieurs détails de l'histoire du policier sont problématiques. Par exemple, la vidéo des caméras de surveillance prouverait que l'adolescent n'avait pas tiré sur la voiture.

La procureure Marie Mato a plaidé que le jeune homme avait aidé son frère dans son crime et qu'il était impliqué «de A à Z» dans l'affaire. La défense affirme toutefois que Marc Wabafiyebazu n'avait aucun rôle dans le crime et qu'il n'avait fait que suivre son frère aîné.