L'avocat de Patrick Brazeau a continué, jeudi, à miner la crédibilité de la présumée victime d'agression, la dépeignant même comme une femme violente qui a tendance à perdre la maîtrise de ses actes.

Le procès pour agression sexuelle et voies de fait a repris, jeudi à Gatineau, après une pause de six semaines. M. Brazeau est accusé relativement à des événements qui seraient survenus à Gatineau en février 2013. La plaignante, dont l'identité est protégée par une ordonnance de non-publication, soutient que le sénateur - suspendu depuis - l'a poussée dans les marches, lui a frappé la tête contre un mur et l'escalier, l'a étranglée, a craché sur elle et l'a agressée sexuellement.

Depuis le début du contre-interrogatoire, Me Gérard Larocque sous-entend que c'est la présumée victime qui a commencé l'affrontement physique - l'accusant même d'avoir frappé M. Brazeau avec sa main et son soutien-gorge. Jeudi, il a poussé un peu plus loin sa rhétorique, en soutenant que la femme avait déjà frappé M. Brazeau un an avant les événements qui ont mené à son arrestation.

La présumée victime a admis qu'elle et M. Brazeau avaient effectivement rencontré la police à la suite d'un incident survenu en février 2012, mais elle nie l'avoir frappé. Me Larocque a alors suggéré qu'elle avait présenté ses excuses à deux reprises ce jour-là à M. Brazeau pour l'avoir frappé, notamment devant un témoin, l'adjointe administrative du sénateur, Lorraine Rochon. La plaignante a catégoriquement nié, jeudi, et l'avocat a alors indiqué que Mme Rochon viendrait témoigner mardi prochain, à la reprise du procès.

L'avocat du sénateur a aussi annoncé que son client témoignerait éventuellement pour sa défense, mais probablement pas la semaine prochaine. Il avait prédit que le procès durerait encore deux ou trois jours, mais aucune date n'a été fixée au-delà de mardi.

Plus tôt jeudi, la défense a encore tenté de miner le témoignage et la crédibilité de la présumée victime en mettant en évidence certaines contradictions entre sa déposition à la police, après l'agression présumée, et son témoignage au tribunal - notamment sur la façon précise dont elle aurait été étranglée par M. Brazeau.

À l'issue de ce procès, le sénateur suspendu n'en aura pas fini avec la justice: un autre procès doit s'amorcer le 29 mars 2016 pour des accusations de fraude et d'abus de confiance, relativement à ses dépenses à la chambre haute. Il a déjà plaidé non coupable à ces accusations.

Il doit aussi subir un procès pour conduite avec facultés affaiblies en octobre, et pour possession d'une arme, en violation de ses conditions de libération sous caution. Enfin, il avait été arrêté en avril 2014 et accusé de voies de fait, possession de drogue (cocaïne), menaces et non-respect de conditions, à la suite d'une querelle impliquant un homme et une femme dans une résidence de Gatineau. Il a aussi plaidé non coupable à toutes ces accusations.