Un an après avoir été nommé au Sénat, Mike Duffy a demandé à son entraîneur personnel de commencer à facturer ses services à titre de « consultant » pour un projet concernant le vieillissement de la population.

La vaste majorité de ces séances de consultation se sont toutefois déroulées à la résidence de M. Duffy, située en banlieue d'Ottawa, et elles ont été menées en même temps que ses séances d'activités physiques, qui comprenaient du vélo stationnaire et des exercices d'étirement.

Le procès du sénateur suspendu s'est poursuivi hier avec le témoignage de cet entraîneur, Mike Croskery, et de trois autres témoins. M. Duffy fait face à 31 chefs d'accusation, notamment pour avoir détourné des sommes versées par le Sénat par le truchement de l'entreprise d'un ami dans le but de couvrir des dépenses personnelles.

Les services de cet entraîneur font partie des dépenses visées. M. Croskery a reconnu avoir facturé plus de 9000 $ de 2010 à 2013 à deux entreprises dirigées par un ami de Mike Duffy, Ottawa ICF et Maple Ridge Consultants. Ces factures désignent ainsi les services rendus : « Consultation - Recherche sur la vague de vieillissement ».

« Cette formulation est venue de M. Duffy », a-t-il précisé.

L'entraîneur a expliqué que cette consultation s'était déroulée pendant quelque 120 séances d'entraînement qui avaient eu lieu durant cette période.

Ce n'est qu'en 2010, soit environ un an après que Stephen Harper eut nommé le journaliste à la Chambre haute, que le nouveau sénateur a commencé « à parler du fait qu'il travaillait sur un produit à propos des adultes plus âgés, au sujet de leur santé et leur condition physique. C'est alors que la notion de la consultation s'est présentée », a indiqué M. Croskery.

« Je crois qu'il a dit : "Décrivons cela comme de la consultation." »

Il a dit ignorer la raison pour laquelle le projet sur la « vague de vieillissement » du sénateur Duffy ne s'est pas traduit en quelque chose de plus concret au Sénat.

Contre-interrogatoire

L'avocat de l'accusé, Donald Bayne, a défendu son client en faisant valoir lors de son contre-interrogatoire que le témoin était bel et bien un expert en matière de condition physique avec plus de 25 années d'expérience. Un document mis en preuve décrit son entreprise, Myomax Performance, comme « une entreprise de consultation et de publication dans le domaine de la santé physique ».

En réponse à une question de l'avocat, le témoin a convenu qu'il aurait facturé le même montant si ses séances de consultation n'avaient pas inclus de conditionnement physique.