Raed Jaser, l'un des deux hommes accusés d'avoir voulu faire dérailler un train de passagers entre New York et Toronto, a expliqué aux policiers, le jour de son arrestation, qu'il avait joué le jeu de son présumé complice pour pouvoir un jour réussir à le «déradicaliser».

Dans une transcription de cet interrogatoire de quatre heures et demie mené par un policier de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) en avril 2013, on peut lire que Jaser tente de dépeindre Chiheb Esseghaier comme un extrémiste à l'esprit «dérangé».

La transcription de l'interrogatoire n'a pas été mise en preuve au procès; elle a été rendue publique jeudi, maintenant que les jurés sont en isolement complet.

Lorsque le policier lui demande pourquoi alors il a laissé cet extrémiste entrer dans sa vie, Jaser répond que c'est parce qu'Esseghaier «était malade» et qu'il avait «besoin d'aide».

Les jurés au procès des deux hommes accusés de complot terroriste ont amorcé leurs délibérations mercredi. Dans ses plaidoiries finales, l'avocat de Jaser a soutenu que son client n'était finalement qu'un escroc qui voulait soutirer de l'argent à son présumé complice.

Au cours de l'interrogatoire d'avril 2013, Jaser soutient aussi qu'il a vainement tenté d'«entrer» dans la tête d'Esseghaier pour le persuader de «changer de mentalité». Il soutient aussi que la police s'est trompée de suspect en l'arrêtant, et qu'elle doit plutôt regarder «l'ensemble du tableau».

Lorsque l'enquêteur de la GRC lui demande pourquoi il n'a pas prévenu la police lorsqu'il a été mis au courant du complot qui se tramait, Jaser répond qu'il voulait lui-même régler le problème. Il soutient aussi qu'il a déjà tenté de «déradicaliser» un autre homme dans le passé, sans se souvenir de son nom.

Chiheb Esseghaier, doctorant tunisien au Québec lors de son arrestation en avril 2013, et Raed Jaser, résident permanent d'origine palestinienne habitant Mississauga, en Ontario, font face respectivement à cinq et quatre accusations liées au terrorisme.