Mis à part des images «saccadées», Sylvain Gaudreau affirme n'avoir aucun souvenir de ce qui s'est passé en Cour d'appel le 4 août 2010. Une de ces images est celle d'une des victimes alléguées, sous lui, avec «les lunettes déplacées, le visage rouge, des cornes et des yeux lumineux.»

C'est, entre autres, ce que M. Gaudreau a raconté hier, alors qu'il témoignait dans ce procès de voie de fait grave et armée dans lequel il se défend lui-même. L'homme de 52 ans veut démontrer qu'il était en dépression et dans un état anormal quand c'est arrivé. Dans la salle d'audience, hier, le psychiatre Pierre Mailloux observait et prenait des notes. Celui que l'on surnommait le «Doc Mailloux» du temps où il avait une émission de radio, sera appelé à se prononcer sur l'état mental de M. Gaudreau au moment des faits. C'est l'accusé qui l'a appelé comme témoin expert.

M. Gaudreau est accusé d'avoir attaqué et battu ses deux adversaires dans un litige civil, Robin Doak et Robert Tétreault, propriétaires de la maison dont ils l'avaient expulsé. L'incident s'est produit en pleine Cour d'appel, un peu avant 18h, le 4 août 2010.

Monologue

M. Gaudreau estime avoir été injustement traité dans ce litige civil qui s'est étiré de 2002 à 2010. Ce que l'on comprend, c'est que finalement, un juge lui avait donné 20 jours pour aller chercher ses affaires, incluant des piles de vieux matelas, dans une maison qu'il avait habitée à Sainte-Adèle, mais dont il avait été expulsé. La date limite pour aller chercher ses affaires était imminente et M. Gaudreau ne s'y était toujours pas rendu. Il s'était adressé à la Cour d'appel pour faire reporter l'affaire, mais avait perdu sa cause. Furieux, il s'en était alors pris physiquement à MM. Doak et Tétreault devant le juge, médusé. Il n'y avait pas de constable spécial dans la salle.

Hier, M. Gaudreau a parlé de quelques souvenirs qui lui sont revenus de cette audience. Il dit être «sûr à 110%» qu'après le jugement, il voulait «crisser son camp de cette place-là».

Hier, M. Gaudreau a parlé de sa vie au jury, vu que «la Couronne voulait miner [sa] crédibilité», a-t-il dit. Il a parlé de ses deux vies: celle d'avant, de l'adolescence jusqu'à 32 ans, quand il prenait beaucoup de drogue, et celle d'après, quand il soutient s'être rangé parce que son fils était né.