Un individu lié aux Rouges qui a fait un faux appel à la bombe au chantier du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) à l'été 2013, occasionnant des pertes de plus de 1 million de dollars, selon la poursuite, a été condamné à une peine de prison discontinue de 90 jours, hier midi, au palais de justice de Montréal.

Le 8 janvier dernier, Edison Saintil, 31 ans, a reconnu avoir fait un appel anonyme au 9-1-1 qui a forcé l'évacuation du chantier, le 12 juin 2013. Il a dit avoir fait cet appel à la demande d'un ami qui ne voulait pas travailler au CUSM ce jour-là. M. Saintil a affirmé qu'il ignorait l'ampleur du bâtiment ciblé par ses fausses menaces.

La preuve démontre en effet qu'au moment de faire l'appel, Saintil parlait au téléphone cellulaire avec un inconnu qui semblait lui dicter ses paroles. Ce mystérieux interlocuteur n'a pas été retrouvé par la police.

Entre mai et août 2013, neuf faux appels à la bombe ont été faits contre le chantier du CUSM et deux contre celui de l'hôpital Sainte-Justine, mais les policiers ont pu relier Saintil à l'un d'eux seulement. Ils n'ont également pu établir avec certitude le mobile de cette cascade de faux appels à la bombe.

Cabine téléphonique

Après l'appel du 12 juin, les limiers ont rapidement su que le crime avait été commis à partir de la cabine téléphonique d'une station-service du boulevard Samson, à Laval.

Ils ont visionné les bandes des caméras de surveillance et ont rapidement identifié un homme qui, cellulaire à l'oreille, s'est dirigé vers la cabine téléphonique de la station à l'heure où le faux appel à la bombe d'une durée de 39 secondes a été fait.

Puisque l'homme en a profité pour faire le plein de son Infiniti M35 noire, les policiers pu relier le véhicule à Edison Saintil, dont la résidence est située à un kilomètre et demi à peine de la station-service.

En raison de la gravité du crime, la procureure de la Couronne, Me Claudine Charest, demandait une peine de prison lors du plaidoyer de Saintil, le mois dernier, mais elle s'est finalement entendue avec la défense pour une peine discontinue de 90 jours, qui sera purgée les lundis et mardis, pour ne pas nuire à l'emploi du condamné.

Il lui était déjà interdit de fréquenter tout individu ayant une cause pendante ou des antécédents criminels et d'utiliser une cabine téléphonique dans l'île de Montréal. Le hic, c'est que l'appel a été fait d'une cabine de Laval.

Fait à noter, à sa sortie de la salle d'audience, Saintil a eu une altercation avec un journaliste, maugréant contre le traitement reçu dans un article récent.

Un autre individu déjà lié aux Rouges et ancien bras-droit de Dupuy, Bradley Rimpel, a été libéré des chefs portés contre lui dans cette affaire.