Au terme de son procès, vendredi, Jean-Michel Legault, a été déclaré coupable par un jury, du meurtre prémédité de Jeff Francis Muzzin.

Les jurés ont délibéré pendant deux jours avant d'arriver à un verdict. L'homme de 27 ans, qui n'avait aucun antécédent judiciaire à venir jusqu'ici, écope la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

Le crime est survenu un peu après 18h30, le 17 avril 2012, dans la cour à bois de Cabanon Fortin et la pépinière où travaillait Legault, à l'Île Bizard. 

Legault, qui vendait occasionnellement de la drogue pour arrondir ses fins de mois, a fait venir Muzzin à cet endroit en lui faisait croire qu'il avait cinq livres de mari à lui vendre. Les deux hommes se connaissaient depuis l'école secondaire, et faisaient souvent des transactions ensemble. 

Mais voilà, ce soir là, dès que Muzzin est sorti de son automobile, il a vu que Legault tenait un couteau, et s'est mis à courir. Legault l'a rattrapé et lui a asséné 34 coups de couteau. Après, il a chargé le cadavre dans le coffre de la voiture de Muzzin, a nettoyé le sang sur les lieux avec un boyau d'arrosage, et est allé abandonner l'auto dans un quartier résidentiel. La disparition de Muzzin a été constatée le soir même, mais ce n'est que cinq jours plus tard que la voiture et son macabre contenu ont été retrouvés. 

Legault a été arrêté deux jours après. Les caméras de surveillance de Cabanon Fortin avaient filmé une grande partie de la scène. De plus, lui et Muzzin avaient échangé 25 courriels dans les heures et les minutes précédant la disparition de Muzzin.

Après son arrestation, alors qu'il était interrogé par un enquêteur des homicides, Legault avait fini par avouer son crime. Il avait même aggravé son cas, en disant qu'il avait planifié de tuer et voler Muzzin plus tôt dans la journée. Ce qui apportait un torrent d'eau au moulin de la préméditation. À d'autres moments de l'interrogatoire, il disait que l'idée lui était venue d'un coup, plus  tard ce jour là.

Legault a tenté de se reprendre en témoignant à son procès. Il a dit notamment qu'il avait raconté ce que l'enquêteur voulait entendre, après son arrestation, car il voulait en finir avec l'interrogatoire. 

Le jury n'avait évidemment pas l'option d'acquitter Legault, mais il pouvait choisir entre les trois verdicts que la juge Éliane Perreault avait ouverts : coupable de meurtre prémédité, meurtre non prémédité, ou homicide involontaire.

Le jury a opté pour le plus lourd.

Legault s'attendait manifestement au pire, et il n'a pas bronché au moment du verdict. Lors de son arrestation, en 2012, il avait signalé qu'il avait toujours eu de la difficulté à exprimer ses émotions et avait confié que sa mère l'avait souvent amené chez des psychologues à ce sujet, quand il était plus jeune. Lui-même  s'était étonné d'avoir pu continuer à vivre normalement, après la mort de Muzzin.

Dans cette affaire, Me Jacques Dagenais occupait pour la Couronne, tandis que l'accusé était défendu par Me Catherine Ranalli et Me Ngoc Than Nguyen.