Guy Lafleur ne voulait pas de traitement de faveur parce qu'il est connu, a-t-il témoigné à son procès, mardi. Mais il ne voulait pas être traité plus durement non plus en raison de sa célébrité.

Avec les démêlés judiciaires de leur fils Mark, l'année 2007 avait été particulièrement difficile pour Guy Lafleur et sa femme. Quand l'accusation contre l'ancien hockeyeur s'est ajoutée, au début 2008, l'impact a été terrible.

« C'était indescriptible. Je ne peux pas trouver les mots pour exprimer le désespoir de Guy. Mon mari a plié les genoux. C'est un homme qui ne parle pas beaucoup. Je l'ai retrouvé bien des matins endormi dans son bureau, où il avait passé la nuit », a relaté sa femme, Lise Barré-Lafleur, hier, alors qu'elle témoignait dans le cadre du procès civil que Guy Lafleur intente au procureur général du Québec et à la Ville de Montréal, pour l'avoir accusé de témoignages contradictoires, en 2008. 

Estimant avoir été accusé injustement et de la mauvaise manière, M. Lafleur réclame 2,16 millions en dommages.

Mince, presque frêle, Mme Lafleur est mariée à Guy Lafleur depuis 42 ans.

La femme de 64 ans a brièvement expliqué que leur fils Mark, né en décembre 1984, a été dès sa naissance aux prises avec des problèmes de santé mentale à l'origine de problèmes de comportement. 

« On apprend à vivre avec un enfant malade. Ça commence en très bas âge. On a le choix entre ne pas être capable de faire face ou trouver des ressources. »

Une fois rendu à l'âge adulte, Mark Lafleur a eu des démêlés avec la justice. En 2004, en 2005... En 2007, il a été accusé pour des gestes de violence envers une conjointe. Cette jeune fille, d'âge mineur, avait elle-même des problèmes et ne devait pas voir Mark en vertu d'une ordonnance du tribunal de la jeunesse. Mais il n'y avait pas moyen de l'éloigner de Mark. Elle se sauvait de chez elle et revenait, a relaté Mme Lafleur.

«Témoignages contradictoires»

Un peu plus tôt, hier, les parties visées par la poursuite ont fini de contre-interroger Guy Lafleur. L'ex-hockeyeur a fait valoir que la Couronne n'avait sans doute pas anticipé la médiatisation qu'entraînerait un mandat d'arrestation visé contre lui. L'affaire lui a valu des titres comme « Guy Lafleur wanted », aux États-Unis.

« L'impact est pas mal plus grand que quand on n'est pas connu », a dit M. Lafleur à l'avocate du procureur général, Lizann Demers, qui lui demandait si la Couronne aurait dû agir autrement parce qu'il était connu.

En fin d'après-midi, hier, c'est la procureure de la Couronne Lise Archambault, qui avait autorisé la mise en accusation de Guy Lafleur en 2008, qui a été appelée à la barre. Elle a expliqué qu'une réunion avec ses supérieurs avait eu lieu le 14 janvier 2008.

« Tout le monde autour de la table trouvait qu'il y avait témoignages contradictoires. » Le procès se poursuit aujourd'hui, avec la suite du témoignage de Me Archambault.

Rappelons que Guy Lafleur, déclaré coupable d'avoir livré des témoignages contradictoires en 2009, a été acquitté l'année suivante.