Le joueur de football des Redmen de McGill arrêté mercredi pour une affaire de violence conjugale se considère comme une victime et non comme un agresseur dans une histoire qui a pris de grandes proportions « pour rien », selon lui.

« Les accusations ne représentent pas ce qui s'est passé vraiment », a-t-il confié à La Presse après sa comparution au palais de justice de Montréal, jeudi après-midi. « C'était juste un argument [une dispute], il n'y a rien eu de physique. C'est moi qui ai encaissé un coup... et c'est moi qui me fais accuser de ces affaires-là », a soutenu le demi défensif de 22 ans.

Guimont-Mota est accusé de voies de fait sur sa conjointe, Stéphanie Faucher, les 23 et 24 septembre, et de lui avoir fait des menaces.

« Ce qui est particulier, c'est que mon client est victime et non l'agresseur, contrairement à ce qui est arrivé aux États-Unis », a dit l'avocat du jeune joueur, Steve Hanafi. La conjointe de son client aurait, selon lui, fait des aveux à sa belle-mère. « Je ne comprends pas pourquoi il aurait eu le cou rouge, puisque c'est dans le visage que je l'ai frappé », aurait-elle dit.

Guimont-Mota n'en est à pas à son premier rendez-vous avec la justice. En 2013, il a écopé de 90 jours de prison discontinue pour avoir battu un jeune homme à la sortie d'un bar de Québec. Pour ne pas nuire à sa carrière au football, il avait pu purger sa peine les dimanches.

Le jeune athlète est-il un homme violent ? « Non », a-t-il répondu deux fois plutôt qu'une quand La Presse lui a posé la question.

LA PRÉSUMÉE VICTIME « BIEN ENTOURÉE »

« Notre fille est très bien entourée, toute la famille l'appuie dans sa démarche », a déclaré le père de Stéphanie Faucher, qui s'est rendu à son chevet. Au sujet de la version des faits de son gendre, il est demeuré discret. « Nous allons laisser la justice suivre son cours », a-t-il dit.

Le couple a vécu des moments difficiles ces derniers temps, a reconnu Guimont-Mota. Si bien que les conjoints songent à divorcer, a indiqué Me Hanafi.

Lors de la comparution, l'avocat a souligné que les deux conjoints ont offert des versions contradictoires des événements.

Guimont-Mota a été libéré moyennant un dépôt de 300 $, un engagement de 750 $ de la part de son père et la promesse de respecter des conditions. Il est notamment interdit au couple, marié depuis 2012, de communiquer.

Le joueur numéro 5 des Redmen de McGill - qui portait un chandail aux couleurs de son équipe lors de sa comparution - a été suspendu. Une sanction qui a été décrétée trop rapidement, selon Me Hanafi. Quand La Presse l'a rencontré, Guimont-Mota a lancé un message à son équipe. « Je suis vraiment désolé d'attirer l'attention pour une situation comme ça, qui est vraiment unfortunate [malheureuse], parce que je n'ai absolument rien fait », a-t-il affirmé. À ses entraîneurs, le joueur connu pour ses longues courses au sol s'est aussi excusé. « J'ai encore du chemin à faire », a-t-il admis.