Sylvie Loubert, une agente des services correctionnels qui s'est fait prendre à apporter de la marijuana et des téléphones portables pour des détenus, en 2011, espère éviter la prison.

«J'ai beaucoup de remords. J'ai comme payé pas mal. J'ai tout perdu quand c'est arrivé... Mon emploi, la maison, l'auto, mon chum...», a fait valoir Mme Loubert, hier, alors que les parties discutaient de la peine à lui imposer, devant le juge Patrick Healy.

Dans le cadre de cette affaire, la femme de 36 ans a plaidé coupable à une accusation de possession de marijuana en vue d'en faire le trafic. Elle avait une dizaine d'années d'ancienneté quand un événement est survenu, très tôt le matin du 3 février 2011. Mme Loubert s'apprêtait alors à commencer son quart de travail au Centre de détention de Rivière-des-Prairies. Quand elle est passée à la guérite, deux paquets de cigarettes qui se trouvaient dans ses affaires sont tombés par terre. Un de ses collègues les a ramassés et les a trouvés suspects, malgré le fait qu'ils étaient scellés. Ils étaient plus lourds que la normale. Il y avait de la tension dans l'air. Mme Loubert a demandé à ses collègues de garder le silence, mais ceux-ci ont refusé.

Les paquets de cigarettes contenaient 11,37 grammes de marijuana. Deux téléphones portables ont également été trouvés en sa possession. Elle a été arrêtée et accusée.

Récompense de 500$

Le procureur de la Couronne William Lemay a expliqué que Mme Loubert avait reçu 500$ pour apporter cette marchandise en prison.

Hier, Mme Loubert a fait valoir qu'elle avait été «manipulée». Elle avait déjà eu des problèmes avec «ce gang-là» à la prison de Bordeaux, auparavant. Une fois à Rivière-des-Prairies, elle ne devait pas se trouver dans ce secteur, a-t-elle dit, mais elle y avait été affectée quand même.

Son avocat, Me Fabio Dell'Aquila, a fait ressortir les faiblesses de Mme Loubert. Celle-ci avait des problèmes de consommation de drogue et d'alcool à l'époque. Elle a fait une thérapie en 2010 et une autre en 2012. Elle a un emploi saisonnier, mais voudrait en trouver un à temps plein. Elle a deux enfants, en garde partagée. Me Dell'Aquila demande une peine avec sursis afin que sa cliente puisse poursuivre sa réhabilitation.

Le ministère public reconnaît que Mme Loubert a collaboré à l'enquête, mais estime qu'une peine de prison ferme est de mise pour la dénonciation et la dissuasion générale.