À quatre mois de son procès pour l'attentat mortel du Metropolis, Richard Henry Bain risque fort de se retrouver de nouveau sans avocat. Me Marcel Guérin et Me Réginal Victorin, qui le représentent depuis quelques mois, demandent à se retirer du dossier, au motif que le lien de confiance avec leur client est rompu.

Cette requête pour cesser d'occuper sera présentée vendredi, devant le juge Guy Cournoyer. C'est lui qui doit présider ce procès, en janvier. Pour l'heure, c'est l'affaire Magnotta qui le tient fort occupé.

M. Bain, qui a été arrêté le 4 septembre 2012, est resté sans avocat pendant un certain temps. Comme il dispose d'un revenu de retraite et de certains biens, il n'est pas admissible à l'aide juridique. Malgré cela, il soutenait ne pas être en mesure de se payer un avocat, étant donné qu'en son absence, ses propriétés étaient laissées à l'abandon, et qu'il ne pouvait les vendre dans cet état.

M. Bain fait face à des accusations les plus graves du Code criminel, et il n'est manifestement pas habileté à se représenter lui-même, surtout devant un jury. Il a déjà soutenu qu'il appellerait 150 témoins pour sa défense.

Quoi qu'il en soit, Me Guérin fut un temps pressenti pour représenter M. Bain, mais cela ne s'était pas concrétisé.

Volontaire

Un autre avocat de la défense, Me Jean-Marc Tremblay, s'est finalement porté volontaire, en décembre 2013, pour représenter M. Bain, à condition que l'État paie ses honoraires et les frais. Il a présenté avec succès une requête Robowtham en ce sens. En avril dernier, le juge Cournoyer a décidé que l'État devrait payer les frais juridiques de l'accusé. Il s'agissait, en quelque sorte, d'un prêt, puisque M. Bain devait les rembourser, notamment grâce à la vente de ses propriétés.

Mais voilà, cela n'a pas été aussi simple.

Revirement

En mai dernier, dans un revirement total de situation, M. Bain a renvoyé Me Tremblay, pour embaucher Me Guérin. Ce dernier annonçait peu de temps après que M. Bain ne voulait plus de l'aide de l'État, et qu'il assumerait lui-même ses frais juridiques.

Trois mois plus tard, rien ne va plus entre M. Bain et ses avocats. La lune de miel est terminée.

Rappelons que Richard Henry Bain doit être jugé notamment pour le meurtre du technicien de scène Denis Blanchette, et pour tentatives de meurtre. L'attentat est survenu le 4 septembre 2012, alors que le Parti québécois fêtait sa victoire au Metropolis et que Pauline Marois prenait la parole.