Le journaliste canado-égyptien Mohamed Fahmy, condamné à la prison au Caire, dit hésiter à déposer un appel de sa condamnation, craignant le «cirque» d'un nouveau procès et fondant encore des espoirs sur les efforts diplomatiques «en coulisses».

M. Fahmy est détenu depuis déjà sept mois, mais risque une peine de sept ans après avoir été reconnu coupable d'accusations reliées au terrorisme aux côtés de deux collègues du service anglais d'Al-Jazira.

Son collègue australien, Peter Greste, porte sa cause en appel, mais le journaliste canado-égyptien a écrit depuis la prison qu'il «discutait avec plusieurs avocats et évaluait encore ses options».

Dans une lettre envoyée à Journalistes canadiens pour la liberté d'expression (CJFE) par l'entremise de sa fiancée, Mohamed Fahmy dit fonder encore des espoirs sur les «efforts diplomatiques en coulisses non dévoilés» avec le gouvernement égyptien, qui ont eu cours selon lui «même durant les récents pourparlers (au Caire) pour un cessez-le-feu à Gaza».

Mohamed Fahmy et deux confrères - M. Greste et l'Égyptien Baher Mohamed - travaillaient pour la chaîne anglaise d'Al-Jazira au Caire lorsqu'ils ont été arrêtés le 29 décembre. Ils ont été accusés de soutenir les Frères musulmans et d'avoir trafiqué des images pour compromettre la sécurité nationale en Égypte - des affirmations réfutées par les journalistes, qui ont dit avoir simplement fait leur travail.

Plusieurs observateurs internationaux ont décrit le procès comme étant une véritable farce.

Tom Henheffer, directeur général de Journalistes canadiens pour la liberté d'expression, a dit croire que la lettre faisait partie de la stratégie de Mohamed Fahmy pour éveiller les consciences à l'international et montrer que le système judiciaire en Égypte est corrompu. M. Henheffer a soutenu qu'il ne fallait pas y voir «un signe qu'il ne fera pas appel ou qu'il a perdu tout espoir».

Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a déjà affirmé que forcer la main de l'Égypte n'aiderait pas la cause du journaliste canado-égyptien, tout en ajoutant que le Canada poursuivait toutes les avenues légales pour tenter d'obtenir sa libération.