Ancien tenancier du bar de danseuses Le Garage de Mirabel et sympathisant des Hells Angels en attente d'une sentence pour trafic de cocaïne aux États-Unis, Éric Grenier prévoyait réaliser d'autres importations lorsqu'il a été arrêté, selon la poursuite, qui demande une peine d'emprisonnement de plus de sept ans.

C'est ce qu'indiquent des documents judiciaires que viennent de déposer les autorités américaines dans le dossier du Québécois, qui connaîtra sa sentence à la fin du mois.

Grenier, 41 ans, est détenu dans l'État de New York depuis octobre 2013. Il avait été arrêté un an plus tôt, au Pérou, où il s'était rendu pour un tournoi de poker, puis extradé aux États-Unis. En mars dernier, Grenier a plaidé coupable à une accusation de trafic de plus de cinq kilos de cocaïne, mais dans les faits, c'est de 15 à 20 kg que la police a saisi, révèlent les documents.

Trahi par son BlackBerry

Les problèmes ont commencé pour Grenier le 27 octobre 2011 lorsqu'un employé de Federal Express a découvert dans un colis qui lui était destiné 10 kg de cocaïne dissimulés dans une tour d'ordinateur. L'adresse de livraison était celle d'une chambre d'un hôtel de Manhattan. Dans les jours qui ont suivi, deux individus ont été arrêtés relativement à des saisies séparées d'environ 10 kg de cocaïne. En analysant l'appareil de type BlackBerry de l'un des deux suspects, les policiers se sont rendu compte qu'il communiquait avec un certain «Chanteur», qui était en réalité Éric Grenier.

Les enquêteurs ont ensuite intercepté les communications de Grenier et constaté que dans certaines conversations, il déplorait la saisie de 20 kilos de cocaïne et précisait avoir perdu un demi-million de dollars qu'il avait investis pour l'achat de la drogue.

Fait à noter, lorsqu'il déplore les saisies, Grenier discute avec un individu arrêté le 13 juin dernier dans l'opération Clemenza, au cours de laquelle la Gendarmerie royale du Canada a démantelé deux réseaux de trafic de stupéfiants opérant à Montréal et liés à la mafia.

En mars, Grenier a plaidé coupable en espérant recevoir une sentence de trois ans de prison. Mais la poursuite s'est opposée à cette suggestion et a demandé une peine variant de 87 à 108 mois. Dans ses arguments, la poursuite faisait valoir que Grenier avait joué un rôle de financier et de chef d'orchestre des importations, qu'il a été motivé par l'argent, «qu'il a opéré plusieurs entreprises rentables durant des années et qui pouvait gagner jusqu'à 50 000$ par année durant des tournois professionnels de poker».

Outre son implication dans le bar Le Garage, Grenier a été copropriétaire de la revue Québec Érotique et a joué un rôle dans le «docuréalité» Le bum, les belles et la brute, produit par Anne-Marie Losique.