Chaque fois que Mario Antonacci a eu des ennuis avec la justice au cours des derniers 10 ans, c'était en lien avec l'occupation d'un logement. Il n'aura plus d'ennuis de ce genre pour un bout de temps, puisqu'il sera en prison.

L'homme de 48 ans, dont l'arrestation a fait grand bruit en Alberta l'automne dernier, a été condamné à deux ans et neuf mois de prison récemment, à Montréal.

«M. Antonacci souffre d'un problème de comportement. Il ne considère pas le droit des autres personnes quand celui-ci vient en contradiction avec ses idées», a noté le juge Jean-Paul Braun, au moment d'imposer la peine à M. Antonacci, dans deux dossiers.

Le premier dossier a trait à un incident qui s'est produit le 20 septembre 2007, à Montréal.

M. Antonacci et sa conjointe du moment, Sylvia Gibb, avaient expulsé manu militari Jocelyne Malouf du logement qu'elle leur avait gentiment prêté pour la dépanner. Ceci parce que le couple s'était fait couper l'électricité dans son propre logement.

Poussée sur le trottoir, Mme Malouf, une quinquagénaire de petit gabarit, s'était fracturé un bras et une hanche en tombant. M. Antonacci a été déclaré coupable de voie de fait avec lésion pour ce geste.

Musiciens expulsés



Le deuxième dossier a trait à un incident qui s'est produit un an plus tard, en septembre 2008 dans un logement, rue Cadillac.

La conjointe de M. Antonacci avait loué ce logement délabré à des jeunes musiciens. Il y a eu un malentendu au sujet de rénovations à faire, et un jour, M. Antonacci a pénétré par effraction dans le logement, a menacé les jeunes et leur a ordonné de quitter les lieux.

Il a cadenassé les portes, les empêchant ainsi de récupérer leurs instruments de musique. Les instruments, qui valaient apparemment des milliers de dollars, n'ont jamais été retrouvés.

M. Antonacci a finalement plaidé coupable à des accusations d'introduction par effraction, extorsion et méfait dans cette affaire.

En fuite

Il est à noter que les procédures judiciaires dans ces deux dossiers ont été interrompues à partir de mai 2010, parce que M. Antonacci s'est évanoui dans la nature. Ce n'est qu'en septembre dernier, qu'on a réentendu parler de lui.

Il vivait en Alberta sous un faux nom (Andreas Pirelli), dans la maison qu'une femme âgée lui avait louée, mais qu'il ne payait pas. La femme, Rebekah Caverhill, était désespérée, car M. Antonacci se prétendait souverain et disait que la maison était son ambassade. De plus, selon Mme Caverhill, «M. Pirelli» avait endommagé la maison.

L'affaire avait été médiatisée et l'identité réelle de M. Antonacci avait finalement été découverte. Il a été arrêté et ramené au Québec le 2 octobre pour être jugé dans ses dossiers en suspens.

Le retour



Mario Antonacci tient un discours qui s'apparente aux Freemen on the land, ce mouvement qui se réclame souverain, et qui prétend échapper aux lois et règles établies par les gouvernements.

À son retour au Québec, M. Antonacci a été envoyé en évaluation psychiatrique, dans le but de connaître sa responsabilité criminelle. Il a été jugé apte et responsable de ses actes.

Au terme de l'audience, le juge Braun a imposé deux ans de prison pour le dossier de voie de fait, et neuf mois pour celui d'introduction par effraction.

Me Léandre Dubé Laberge, qui représentait M. Antonnaci, aurait voulu que la détention préventive de son client soit créditée à temps et demi, mais le procureur de la Couronne, Jacques Bélanger, s'y est vigoureusement opposé.

Après tout, c'est parce qu'il a fui la justice pendant trois ans qu'il s'est retrouvé en détention, a fait valoir le procureur. Le juge Braun lui a donné raison.