Le parcours financier de Richard Henry Bain incite à croire qu'il  s'est montré prodigue et dépensier dans le passé. Mais l'homme en attente de procès pour l'attentat mortel du Metropolis, a toujours eu pour principe de payer ses dettes. Et ce n'est pas parce qu'il est en prison, qu'il va déroger à ses principes. Il doit payer ses dettes, avant son avocat.

«J'ai été élevé comme ça», a fait valoir M. Bain, ce matin, alors qu'on débattait en Cour supérieure de sa requête Robowtham, visant à obtenir l'aide de l'État pour payer son avocat. L'homme de 63 ans n'est pas admissible à l'aide juridique, vu que ses revenus dépassent le seuil admissible. Il reçoit 46 906 $ brut par année de pensions, incluant la Régie des rentes du Québec, ce qui lui laisse un revenu mensuel net de 3 100 $ par mois. Mais il doit piger dans cette somme pour payer ses dettes. Ainsi, il continue de faire les paiements pour son camion Yukon 2007 (saisi par la police le jour de l'attentat), et il rembourse son frère, qui a payé la décontamination de son terrain. M. Bain possède une petite maison et un chalet sur des terres de la couronne, à La Conception. Après son arrestation, en septembre 2012, des intrus auraient sectionné le tuyau d'alimentation de son chauffage à l'huile, ce qui a causé un déversement jusque dans le lac. Il s'est retrouvé avec une facture de décontamination de 67 000 $. Facture qu'il se fait un devoir d'acquitter. 

«Je dois remettre le terrain dans l'état où je l'ai reçu», dit-il.

Ce matin, on a aussi appris que M. Bain a hérité d'une somme de 425 000 $ d'un oncle, en 2007. Deux ans plus tard, il a vendu sa maison de Repentigny et a obtenu 254 000 $. En 2009, il s'est installé à demeure à La Conception, et lancé une entreprise de pêche. Il dit aussi avoir investi 200 000 $ dans un ranch avec un associé, investissement qui a tourné en perte. Croyant, M. Bain dit avoir aussi donné de l'argent à son église. Et puis il a dépensé. 

Le débat sur la requête se poursuit cet après-midi. C'est Me Jean-Marc Tremblay qui défendrait M. Bain, si la requête est acceptée. M. Bain fait face à 16 accusations, dont meurtre, tentative de meurtre, incendie criminel, possession d'armes. Le drame était survenu le soir du 4 septembre 2012, alors que le Parti québécois fêtait sa victoire au Metropolis, et que Pauline Marois prenait la parole.