C'est pour «envoyer un message» au Canada, qu'il accuse d'avoir participé à la «colonisation de l'Afghanistan par l'OTAN», qu'un Tunisien a expliqué mercredi avoir voulu faire exploser un train entre Toronto et New York.

Chiheb Esseghaier et Raed Jaser, son complice présumé, avaient été arrêtés en avril 2013 par la police fédérale canadienne qui les accuse d'avoir fomenté une attaque contre un train de passagers entre Toronto et New York, avec le soutien d'éléments d'Al-Qaïda basés en Iran, ce que Téhéran dément.

Présenté comme le cerveau présumé de l'opération, Esseghaier n'a jamais nié cette entreprise et refuse tout avocat, disant ne respecter que la justice divine.

Dans une interview depuis son centre de détention au quotidien National Post, ce scientifique de 30 ans, arrivé au Canada en 2008, a déclaré qu'en voulant attaquer des Canadiens, son but «était très simple: envoyer (au Canada) un message».

«Le problème est que le Canada, je veux dire le gouvernement canadien, ne veut pas écouter», a-t-il ajouté, accusant ce pays de «tuer des gens en Afghanistan, des musulmans, alors que personne n'a jamais agressé le Canada».

Ottawa, qui dispose encore en Afghanistan d'environ 950 hommes affectés à la formation de l'armée locale, y a déployé jusqu'à près de 3.000 soldats en permanence entre 2006 et 2011.

«Je suis victime de la colonisation de l'Afghanistan par l'OTAN, et maintenant le colonisateur veut juger sa victime», a-t-il poursuivi, décrivant les Afghans comme ses «frères et soeurs».

Esseghaier a enfin accusé les troupes de l'Alliance atlantique, dont celles du Canada, d'avoir «allumé un incendie» en Afghanistan.

Esseghaier et Jaser, 35 ans, doivent comparaître le 21 février devant un juge afin de déterminer le calendrier de la tenue de leur procès.