Deux militants québécois d'extrême gauche ont été condamnés à six mois de prison pour des gestes commis au cours des manifestations du G20, à Toronto en 2010.

Youri Couture et Guillaume Constantineau ont plaidé coupable à des accusations de voies de fait armées contre un policier, de possession d'arme et de méfait. L'entente intervenue entre les deux jeunes hommes et la Couronne prévoyait leur incarcération pendant 6 mois. Elle a été entérinée par le juge Marc David.

La procureure de la Couronne au dossier, Elizabeth Nadeau, n'a pas voulu discuter du dossier avec La Presse.

Étienne Poitras, l'avocat des deux accusés, a indiqué que ceux-ci avaient été photographiés alors qu'ils lançaient un bâton de bois sur des policiers. 

Ses clients ont accepté l'entente comprenant un plaidoyer de culpabilité afin d'être jugés au Québec, puis détenus au Québec. Sinon, «il y aurait eu une difficulté pour les visites des proches», a souligné Me Poitras. 

Six mois, c'est d'ailleurs «une peine peut-être moins sévère que ce qu'ils auraient pu avoir à Toronto», selon l'avocat.

Les proches des accusés n'ont pas voulu s'exprimer au sortir de l'audience, ce midi.

Dans une entrevue mise en ligne sur le site du journal Voir par un autre militant d'extrême gauche, M. Couture revendique le droit à la «violence politique». 

«La destruction active de la propriété privée capitaliste s'accompagne d'un discours difficilement acceptable par la gauche parlementaire», aurait-il affirmé. «Il faut toujours composer, non sans eux; malgré eux.» Cette destruction est «toujours légitime», aurait-il ajouté.

Ce ne sont pas les premiers manifestants québécois du G20 à être condamnés à une peine de prison par la justice québécoise. En 2012, Charles Bicari a été envoyé en prison pendant 7 mois pour avoir commis plusieurs actes de vandalisme durant ces événements. Il avait notamment fracassé les vitres d'autopatrouilles et des vitrines de magasins.