Un policier canadien a été reconnu coupable jeudi de voies de fait graves contre un manifestant qu'il avait matraqué lors d'échauffourées au sommet du G20 à Toronto en 2010.

Le policier connaîtra sa sentence le 8 novembre. Il encourt une peine maximale de 10 ans d'emprisonnement.

Ce sommet des principaux pays industrialisés et émergents avait été marqué par une vague d'arrestations sans précédent dans l'histoire du Canada. Plus de 1100 personnes avaient été interpellées.

C'est la première fois qu'un policier est reconnu coupable de violences en lien avec ces arrestations. Un autre policier impliqué dans les incidents avait été acquitté en mai.

Le policier Babak Andalib-Goortani avait reconnu avoir utilisé sa matraque contre le manifestant Adam Nobody afin de le maîtriser au sol et l'arrêter.

Pour étayer la culpabilité du prévenu, la juge Louise Botham s'est s'appuyée sur plusieurs vidéos de l'incident tournées par des témoins.

«Je comprends que dans une situation dynamique, des interpellations doivent se faire rapidement et que des policiers puissent avoir à utiliser la force pour y parvenir», a-t-elle déclaré, citée par la chaîne publique CBC.

Mais «la résistance offerte par Adam Nobody était minimale», a-t-elle dit. «Un policier n'a pas le droit d'utiliser une force illimitée pour procéder à une arrestation».

Quelque 20 000 policiers avaient été déployés à Toronto pour protéger la tenue du sommet du G20.

En marge du sommet, des vitrines de magasins avaient été fracassées et une voiture de police incendiée.

À sa sortie du tribunal, M. Nobody s'est dit surpris. «Nous vivons dans un système où nous savons que les flics s'en sortent toujours, alors oui, honnêtement, je dois dire que je suis (étonné) du verdict.»