Après avoir perdu sa requête en arrêt des procédures pour cause de délai déraisonnable, l'ancien directeur général de la FTQ-Construction, Jocelyn Dupuis, demande lui-même un délai pour être jugé pour fraude.

Ce coup de théâtre est survenu au retour de la pause ce matin, alors que la Couronne s'apprêtait à appeler son premier témoin. Un peu plus tôt, le juge Denis Lavergne avait rejeté la requête en arrêt des procédures de M. Dupuis. Ce dernier soutenait que les 39 mois entre sa mise en accusation et la tenue de son procès, constituaient un délai trop long. 

Le juge a considéré que le préjudice allégué découle des accusations et non des délais. Le magistrat a aussi noté que les contraintes imposées à l'accusé étaient peu importantes, alors qu'il était en attente de son procès. Entre autres, il pouvait voyager à l'extérieur du pays.

C'est Me Robert La Haye, avocat de M. Dupuis, qui a demandé la remise, parce qu'il voulait se retirer du dossier. Ceci parce que lui et son client ne s'entendent pas sur l'administration du dossier, a-t-il fait valoir. C'est Me Jean-Daniel Debkoski, qui a plaidé la requête en arrêt des procédures, qui devient l'avocat de M. Dupuis. Le procureur de la Couronne Jacques Dagenais ne s'est pas opposé à cette demande, et le juge a accepté. Les parties se reverront au début juillet pour fixer une nouvelle date de procès.

Rappelons que Jocelyn Dupuis est accusé de fraude, de fabrication de faux et d'avoir conseillé à quelqu'un de commettre un acte criminel. En fait, on lui reproche d'avoir soutiré illégalement 125 000 $ du syndicat qu'il dirigeait, par le biais de faux comptes de dépenses. Les actes reprochés se seraient produits entre décembre 2007 et décembre 2008. M. Dupuis avait quitté ses fonctions en novembre 2008.

Témoignant en début de semaine sur sa requête en arrêt des procédures, M. Dupuis se disait animé d'un sentiment de rage incontrôlable face à ce qui lui arrive, et cela était accentué par la médiatisation.