Quand Robert Pothier a poignardé sa mère à mort, la nuit du 21 juin dernier, il croyait qu'elle était le diable. «Il faut être fou pour faire ce que j'ai fait», a-t-il lancé aux policiers venus l'arrêter dans un motel de la rue Lajeunesse, le lendemain.

C'est ce qu'on a appris, vendredi, quand M. Pothier, 49 ans, a plaidé coupable à une accusation de meurtre non prémédité pour la mort de sa mère. Jacqueline Lachaîne, 68 ans, a été tuée dans son lit par son fils Robert, qu'elle hébergeait depuis environ quatre mois. Une dizaine de jours avant le drame, l'homme s'était coupé les veines des poignets devant sa mère, pour se suicider. À la suite de cet événement, il a été hospitalisé en psychiatrie à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, mais a été libéré après deux jours. Il est retourné vivre chez sa mère. Le meurtre est survenu huit jours plus tard.

C'est André Archambault, conjoint de Mme Lachaîne depuis 14 ans, mais qui ne vivait pas sous le même toit, qui a trouvé le cadavre, le matin du 21 juin, vers 9 h 30. La femme gisait dans son lit, les couvertures remontées par-dessus sa tête. Les blessures étaient concentrées au haut du corps.

Les policiers n'ont pas mis de temps à retrouver la trace de Robert Pothier, grâce à son téléphone portable. L'homme était allé se louer une chambre du motel Métro, à Montréal, et s'était commandé quelque chose à manger avec son téléphone portable. Il a été arrêté au motel, le lendemain. Il a confié aux enquêteurs qu'il avait prévu se suicider, mais qu'ils ne lui en avaient pas laissé le temps. Au terme d'une évaluation à l'Institut Philippe-Pinel, il a été déclaré responsable de ses actes.

Vendredi, lors de son plaidoyer devant la juge de la Cour supérieure Hélène Di Salvo, M. Pothier s'est repenti et a pleuré. Il a offert des excuses «à la famille et à M. Archambault.» Il écope automatiquement la prison à vie. La procureure de la Couronne Éliane Perreault et l'avocat de la défense, Daniel Couture, s'entendaient cependant pour recommander que M. Pothier devienne admissible à une libération conditionnelle après dix ans de prison, soit le minimum prévu par la loi. La juge a entériné la suggestion.