Jeffrey Lindor est sorti du palais de justice soulagé et en homme libre cet avant-midi. Après un jour et demi de délibérations, le jury l'a déclaré non coupable de la mort de George De Castro.

M. De Castro est mort le 9 décembre 2010 après avoir été percuté par la voiture conduite par Lindor. Faits particuliers dans cette affaire : la victime pourchassait à pied l'automobile conduite par M. Lindor, et le malheureux incident a été filmé par une caméra de surveillance installée sur un immeuble voisin.

Les incidents sont survenus peu avant 20 h, sur l'avenue Laurier, près de la 18e Avenue. M. Lindor cherchait une place où se garer dans les rues enneigées du quartier, ce qui aurait indisposé l'automobiliste qui le suivait, George De Castro. Selon le récit de M. Lindor, M. De Castro le klaxonnait, faisait des appels de phares et lui faisait un doigt d'honneur. À un certain moment, les deux automobilistes se sont arrêtés sur le bord de la rue et sont descendus pour se parler. Les images de la caméra montrent que les deux hommes semblent s'engueuler et se poussent. Puis, on voit M. Lindor remonter dans sa voiture et rouler rapidement à reculons pour quitter les lieux. M. De Castro se met alors à courir après l'automobile de M. Lindor, semblant même s'y agripper parfois.

La fuite de M. Lindor a dû prendre fin car des automobiles arrivaient derrière lui. M. Lindor a alors fait marche avant, et ce faisant, a percuté M. De Castro.

Collision

M. Lindor a toujours soutenu qu'il s'agissait d'un malheureux accident. Il dit avoir tenté d'éviter M. De Castro, mais que ce dernier s'est projeté sur sa voiture comme un «joueur de football». M. De Castro affichait un taux d'alcoolémie deux fois plus élevé que la limite permise au moment des événements, a relevé Me Clemente Monterosso, qui représentait M. Lindor au procès. C'est d'ailleurs en réalisant que M. De Castro semblait ivre que M. Lindor avait décidé de quitter et partir à reculons.

Quoi qu'il en soit, M. Lindor assure qu'il ne roulait pas vite au moment de la collision. Le choc ne lui a pas semblé très grand. «Je m'attendais à ce qu'il se relève», a-t-il expliqué.

Après la collision, sous le choc, M. Lindor a poursuivi sa route. Il est revenu quelques minutes plus tard, pour dire aux policiers qu'il était impliqué dans la collision. M. De Castro n'a jamais repris connaissance et est mort à l'hôpital dans les heures suivantes.

Meurtre

Accusé de meurtre au deuxième degré, M. Lindor avait été remis en liberté sous cautionnement. Le procès a duré moins de trois semaines, et c'est Me Anne Aubé qui était l'avocate de la Couronne. Le juge Réjean Paul avait ouvert les verdicts de culpabilité à meurtre au deuxième degré, homicide involontaire par acte illégal ou par négligence, ou alors l'acquittement. Le jury a choisi la dernière option.

Très religieux, c'est «Dieu» que M. Lindor a d'abord remercié après son acquittement. Venaient ensuite son avocat et le jury.

«M. Lindor a toujours eu la même version, et son témoignage était corroboré par la preuve vidéo», a résumé Me Monterosso, ce midi.