Les sept femmes et cinq hommes chargés de juger Rémy Couture ont commencé leurs délibérations à 11 h 25 ce matin, au palais de justice de Montréal.

En sortant de la salle d'audience, l'artiste de 35 ans s'est dit optimiste. «Je suis confiant, mais ça a été beaucoup de stress et beaucoup d'angoisse. Là, c'est la fin.» Il a dit aussi qu'il avait reçu beaucoup d'appui du public, même de gens qui n'aiment pas son travail.

Le jury doit décider si l'oeuvre du maquilleur spécialisé en horreur constitue de l'obscénité au sens du Code criminel.

L'oeuvre en question est constituée de 1000 photos et 2 courts métrages qu'il avait mis en ligne sur son site internet, InnerDepravity, entre 2005 et 2009.

M. Couture se servait de ce site comme d'une vitrine pour montrer son savoir-faire. Son fil conducteur était le journal visuel d'un tueur en série. On y voyait un homme affublé d'un masque d'horreur torturer des femmes ligotées, leur infliger ses sévices sexuels et les tuer.

Les images s'inscrivent dans les genres torture porn et gore selon Richard Bégin, un expert en cinéma présenté par la défense. Deux experts présentés par la Couronne sont d'avis que l'oeuvre de M. Couture constitue de l'obscénité qui peut causer préjudice à la société.

Ce matin, le juge Claude Champagne a expliqué aux jurés les questions qu'ils doivent résoudre pour arriver à un verdict, lequel doit obligatoirement être unanime. Il leur a remis un tableau pour les aider. M. Couture fait face à trois accusations relatives à la corruption de moeurs: production, possession et diffusion de matériel obscène.

Le procès a duré deux semaines. M. Couture était défendu par les avocats Robert Doré et Véronique Robert, tandis que Me Geneviève Dagenais et Me Michel Pennou occupaient pour la Couronne.

Sur Twitter, M. Couture a écrit récemment qu'il se sentait comme s'il avait un «couteau sur la gorge». Questionné à ce sujet par un journaliste, le maquilleur a répondu en blaguant : «Je vais vous faire une photo après le verdict.»

M. Couture a rappelé ce matin qu'un policier lui avait déjà proposé de plaider coupable, avec probablement une absolution à la clé. M. Couture a refusé parce qu'il s'agit pour lui d'une question de principe.