L'oeuvre du maquilleur de l'horreur Rémy Couture est condamnable pour les uns, normale pour les autres. Il faut laisser les artistes s'exprimer et ne pas les exposer à des poursuites criminelles et civiles, a plaidé Me Robert Doré, ce matin, au procès de Rémy Couture.

Dès le début de sa plaidoirie, Me Doré a fait valoir que ce procès est d'intérêt national, car il met en question la liberté d'expression. Il a admis que le matériel de M. Couture, qui met parfois en scène des femmes torturées et tuées par un tueur en série, n'est pas pour tout le monde. Lui-même n'est pas friand du genre. Il a repris la citation célèbre de Voltaire: «Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous puissiez le dire.»

M. Couture est accusé de corruption de moeurs ainsi que de fabrication, de possession et de distribution de matériel obscène. L'homme de 35 ans, qui se spécialise en maquillage d'effets spéciaux, a été arrêté le 29 octobre 2009. Les plaintes provenaient de deux internautes européens choqués par le matériel que M. Couture avait mis en ligne sur son site, InnerDepravity. Pour ce dernier, il s'agissait d'une sorte de portfolio de son travail.

Ce matin, Me Doré a aussi descendu en flammes les experts de la Couronne, qui ont fait un lien entre le visionnement d'images pornographiques violentes et la commission de crimes sexuels violents. Me Doré a déploré qu'on fasse une corrélation entre des malades comme Paul Bernardo et le matériel de son client.

Cet après-midi, c'est au tour de la Couronne de plaider.