John Friske jouait une partie de solitaire sur son ordinateur lorsque sa femme, qui faisait la vaisselle, a lancé : « Il y a un gars avec une crevaison dehors ».

« J'ai regardé et j'ai vu quelqu'un qui avait conduit jusqu'à notre clôture de pierre. Je me suis demandé: "Qu'est-ce qui se passe?" Alors on est sorti dehors. Mais un policier est apparu et il nous a dit : "Entrez dans la maison! Entrez dans la maison!" »

Le couple dans la soixantaine a suivi la scène par la fenêtre tandis qu'une douzaine de policiers, pistolets dégainés, cherchaient le suspect de la chasse à l'homme qui a pris fin sur cette propriété de la petite municipalité de Dacre, à 1h30 à l'ouest d'Ottawa.

« Il y a une clôture à l'arrière, et je l'ai vu revenir par la clôture avec le jeune enfant. J'ai dit : "Il est là!" Alors les policiers ont lancé: "Couchez-vous par terre! Couchez-vous par terre!" Mais il ne voulait pas se coucher, il continuait à avancer. »

Quelques plants de tomates sont plantés à l'arrière de la petite maison grise située directement sur la route 132.

« Il s'est caché là-dedans », dit M. Friske avec son fort accent de la région. Selon lui, le fuyard semblait avoir quelque chose dans la main, une branche ou un couteau. « Je pensais qu'il donnait des coups de couteaux au jeune enfant. »

C'est alors que les policiers, qui étaient à moins de 20 pieds, lui ont envoyé une décharge de pistolet Taser.

« Il est tombé comme une roche », raconte M. Friske.

Les policiers ont immédiatement éloigné l'enfant et passé les menottes au suspect tandis qu'un hélicoptère se posait au beau milieu de la route 132.

« Ma femme a demandé si c'était l'enfant qui avait été enlevé plus tôt à Montréal, et [on lui a répondu que] oui. »

Le jeune Louka Fredette, 6 ans, n'avait pas de souliers et pleurait tandis que son père le tirait par le bras, a relaté le témoin.

« Il ne le laissait pas partir. »

Ugo Fredette était nu-pieds. Il a été emmené au poste de police de Renfrew, à une trentaine de kilomètres.

Jusqu'à tard en soirée, un cordon de sécurité protégeait la propriété. Plusieurs véhicules de police, gyrophares allumés, étaient stationnés, tandis que des inspecteurs continuaient d'analyser la scène.

John Friske paraissait encore sous le choc. « Je n'avais jamais vu ça de ma vie. C'est quelque chose que vous voyez aux nouvelles, ou à la télévision, mais... C'était fou. »