L'identité des personnes impliquées dans le drame qui a coûté la vie à trois personnes le week-end dernier au camping naturiste Adam & Ève à Sainte-Brigitte-des-Saults, dans le Centre-du-Québec, est connue.

Le présumé suspect est Denys Carpentier, 76 ans, et les deux présumées victimes sont Suzanne Gareau, 50 ans, et Rodrigue Tremblay, 77 ans.

La Sûreté du Québec confirmait mardi matin qu'un triangle amoureux serait à l'origine de ce qui apparaît comme un double meurtre suivi d'un suicide.

Le lieu de résidence de trois personnes impliquées n'a pas encore dévoilé par la SQ, qui ne pouvait non plus en dire plus sur l'arme utilisée pour commettre les crimes.

« Quand les policiers de la Sûreté du Québec sont arrivés lundi après-midi, ils ont découvert trois personnes inanimées et leurs décès ont été constatés sur place. Elles portaient des marques de violence », a expliqué Ann Mathieu, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ).

L'équipe des Crimes contre la personne de la SQ a terminé son travail sur place, mais l'enquête se poursuit. 

Le mot s'est propagé rapidement dans ce camping isolé en pleine nature où, visiblement, tout le monde se connaît. Sur place, lundi soir, les résidants étaient secoués et véhiculaient le même récit : Rodrigue, un homme originaire de Québec et aimé de tous les campeurs, aurait été assassiné avec sa nouvelle flamme, Suzanne, par l'ex-conjoint de celle-ci, Denys. Ce dernier se serait ensuite donné la mort.

« Rodrigue, il n'aurait fait de mal à personne. C'était un bon vivant, il rendait service à tout le monde. Il avait trois enfants, des petits-enfants. Il venait de commencer de la chimio », raconte son voisin arrière, Martin *.

Au volant de sa voiturette de golf, Martin regarde la maison de Rodrigue et commence à expliquer les liens qui unissaient les trois personnes retrouvées mortes.

« Denys et Suzanne, ce sont d'anciens du camping qui revenaient de temps en temps. Même que Denys avait vendu sa maison - celle où ça s'est passé - à Rodrigue il y a quelques années. Suzanne venait de laisser Denys, et elle est allée rester chez Rodrigue », raconte Martin.

Un autre couple croisé près du périmètre de sécurité tenait la même version de l'histoire. Aucun d'entre eux n'a eu connaissance de quoi que ce soit concernant les tragiques événements. Tous n'avaient que de bons mots pour Rodrigue, « un gentleman » d'un peu plus de 70 ans, et étaient bouleversés qu'il ait perdu la vie tragiquement.

« Quand sa femme est morte du cancer, Rodrigue a repris goût à la vie. Il était beau bonhomme et il faisait faire des tours de voiturette à toutes les dames », raconte Diane *. 

Quant à Denys, « il a toujours été correct avec nous », dit-elle. « Il avait un peu plus de 70 ans lui aussi. On ne le connaissait pas vraiment, mais je sais que son ex avant Suzanne était restée en bons termes avec lui. Clairement, il a pété un plomb... »

*Prénoms fictifs, les personnes rencontrées ayant préféré garder l'anonymat.

- Avec Le Nouvelliste

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

À 22h lundi soir, l'équipe des Crimes contre la personne de la SQ était toujours en train de ratisser la scène.