Antonio Padula, cet homme de 45 ans appréhendé mardi après avoir tenu des propos haineux sur internet, a été remis en liberté, jeudi, à la suite d'une évaluation psychosociale.

M. Padula, de Kirkland dans l'ouest de Montréal, est apparu très calme lors de sa comparution devant la juge Dominique Joly, de la Cour du Québec.

Il est accusé d'avoir fomenté volontairement la haine contre un groupe identifiable, et d'avoir sciemment «proféré, transmis ou fait recevoir par une personne» une menace de causer la mort ou des lésions corporelles à quelqu'un.

Plusieurs conditions lui ont été imposées, notamment de verser une caution de 1500 $, de rencontrer son médecin dans les 48 heures et de suivre un traitement si tel lui est prescrit. Il lui est également interdit d'utiliser internet ou d'avoir un ordinateur ou un autre appareil lui permettant de naviguer sur le web.

Il devra revenir devant le tribunal le 9 mars pour la suite des procédures.

La veille, la Couronne s'était opposée à sa remise en liberté, ce qui avait amené le prévenu à dire qu'il ne supporterait pas de passer une nuit en détention, d'où la demande d'obtenir un examen par un professionnel psychosocial.

«Après avoir eu le rapport du criminologue (de l'Institut Pinel) et après avoir discuté avec la Couronne, monsieur (Padula) a été remis en liberté avec des conditions», a expliqué son avocate, Me Anna Levin.

Me Levin a cependant précisé que, contrairement à la veille, son client était beaucoup plus serein jeudi.

«C'est quelqu'un qui n'a pas d'antécédents judiciaires donc, évidemment, c'est quelque chose qui peut quand même être traumatisant de passer une nuit en prison. C'est sûr que ce n'est pas facile, mais monsieur (Padula) va bien et il a hâte de retrouver sa famille», a-t-elle dit.

L'accusation d'incitation à la haine peut entraîner une peine maximale de deux années de prison, tandis que celle de profération de menaces peut valoir au responsable une peine maximale de cinq ans d'emprisonnement.

Cette arrestation est survenue alors que les autorités rapportent que le nombre de plaintes pour propos haineux a connu une hausse importante depuis l'attentat sanglant de dimanche soir dans une mosquée de Québec.

Ce sont des agents de la Sûreté du Québec (SQ) qui menaient une surveillance des messages écrits sur les réseaux sociaux qui ont relevé les propos haineux diffusés par l'homme.

Le Service de police de la ville de Montréal a alors été avisé et a envoyé des agents arrêter l'individu dans une résidence de la rue de Shediac et mener une perquisition dans la résidence.